Voulons-nous tout détruire et nous avec ?

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Vous lisez les carnets de la Voie, la newsletter qui vous partage chaque semaine, 3 idées qui éclairent et 3 exercices qui transforment pour passer du chaos professionnel à un projet rentable qui vous ressemble.

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Temps de lecture : 10 à 15 minutes

Table des matières

Bonjour à toutes et à tous 👋

Bienvenue dans l'épisode #11 des carnets de la Voie.
Que vous soyez là depuis le début ou que ce soit votre premier cours, merci de votre confiance 🙏
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Hier, dans un moment de focus totale, je scrollais sur Instagram, quand tout à coup, 2 contenus diamétralement opposés se sont enchainés.

L’un parlait du retour du conflit israélo-palestinien et énumérait le nombre de morts. L’autre expliquait comment un vieux fermier du Soudan avait replanté près d’un million d’arbres jour après jour.

C’est fou comme l’espèce humaine peut être à la fois la pire de m*rde à l’égard de sa propre espèce et de la planète ET son protecteur.

Entre le bourreau et le sauveur de la vie en somme.


D’autant que cette “vie”, la vôtre, la mienne et celle partagée par l’ensemble des êtres vivants, aurait très bien pu ne jamais voir le jour. 

Certains parlent même du miracle de la vie. Or, si c’est un miracle, pourquoi vouloir la détruire ?

C’est de ça dont je veux parler avec vous dans cet épisode. Je préfère vous prévenir, ce sera un épisode davantage philosophique que reconversion-entrepreneuriat.

L’objectif est de vous aider à prendre du recul sur votre propre comportement et celui de vos semblables. 

Au programme : 

  • La genèse d’un miracle 

  • Entre création et destruction 

  • De quoi avez-vous peur ? 

  • Conclusion : le problème de la mort


Dès que vous serez près, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programme La Voie pour passer du chaos professionnel à un projet rentable qui vous ressemble.

  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème


La genese d'un miracle

Je vais devoir faire d’énormes raccourcis dans cette section.

Parce que je compte retracer l’histoire de l’apparition de la vie sur Terre. Ça paraît fou, c’est sûr. 

Mais, je reste convaincu que pour comprendre quelque chose dans son ensemble, il faut en faire la généalogie (un héritage de Nietzsche, dans Généalogie de la morale).

Pour ce faire, il faut se demander ce qui a rendu possible tel événement, telle apparition, telle existence.

Alors commençons par le commencement en enfonçant une porte ouverte : pour qu’il y ait de la vie sur Terre, il a d’abord fallu que la Terre existe.

L’histoire de notre planète est divisée en quatre trèèèès longues périodes, appelées des éons.

Le premier s’appelle l’Hadéen, et s’étend de 4,5 milliards à 4 milliards d’années avant notre ère.

C’est durant cette période que la Terre se forme.

Pendant des millions d’années, la matière s’agglomère, la gravitation fait son œuvre, et une planète naît lentement, dans le chaos et le feu.

C’est aussi durant cette période qu’a lieu la collision avec la planète Théia. Cette rencontre dévastatrice engendre l’inclinaison de la Terre à 23 degrés et les débris projetés  deviendront la Lune.

Du moins, c’est aujourd’hui l’hypothèse scientifique dominante.

Vient ensuite l’Archéen, de 4 milliards à 2,5 milliards d’années.

Ici, la planète se refroidit, la croûte terrestre apparaît et surtout, les cyanobactéries.

Ces micro-organismes, invisibles à l’œil nu, sont pourtant responsables de l’oxygénation progressive de l’atmosphère.

Autrement dit, sans elles, vous ne seriez pas en train de lire ces lignes.

Le troisième éon, le Protérozoïque, s’étend de 2,5 milliards d’années à environ 541 millions d’années.

L’atmosphère se charge en oxygène, les premières cellules dotées d’un noyau (on parle d’eucaryote) apparaissent.

Puis vient le Phanérozoïque.

Nous y sommes toujours.

C’est là qu’apparaissent les premiers animaux à coquille, puis les plantes terrestres.

La vie commence à coloniser la surface.

D’ailleurs, la vie dans tout ça ? 

On date ses premiers signes il y a environ 3,5 milliards d’années.

Une vie exclusivement sous-marine.

Mais dans cet épisode, je vais volontairement m’attarder sur la vie au sens le plus intuitif : les plantes et les animaux que nous pouvons nous représenter.

Pour deux raisons.

D’abord, il n’existe toujours pas de consensus scientifique clair sur la question : qu’est-ce que la vie ?

Ensuite, très honnêtement, je n’arrive pas à me représenter des cyanobactéries.

À l’inverse, un arbre, un renard ou un mulot, oui. Et je pense que vous aussi.

Quand on y pense, vous et moi sommes des Homo sapiens. Notre espèce apparue il y a « seulement » 300 000 ans environ.

Presque rien, à l’échelle de la Terre ou aux dinosaures, qui ont régné plus de 100 millions d’années.

En résumé : la Terre est vieille. La vie est apparue parce que toutes les conditions de possibilité étaient réunies pour qu’elle apparaisse.

Notre espèce aussi.

Pourtant, malgré cette jeunesse vertigineuse, nous avons développé un rapport très particulier à notre environnement.

Un rapport à l’interstice de la création et de la destruction, de l’émerveillement et de la domination.

Pourquoi ? 

En pratique

Levez les yeux de cet écran et regardez autour de vous.

Puis posez-vous cette question, sans chercher à y répondre trop vite :

À quelle vitesse suis-je en train de vivre, comparé à la lenteur du monde qui m’a rendu possible ?

Notez simplement ce qui vient. L’objectif est de changer d’échelle et d’inscrire ce que vous faites dans un temps plus long afin de ne pas succomber à la rate race. 

Entre création et destruction

Dans Protagoras de Platon, Socrate et d’autres personnes discutent du travail humain.

Très vite, la conversation glisse vers un mythe de Prométhée.

Recontextualisons.

Prométhée est un Titan. Son frère, Épiméthée, a distribué aux animaux tout ce qu’il fallait pour survivre : griffes, crocs, fourrure, carapace.

Quand vient le tour de l’humain, il ne reste plus rien.

Ce qui fait que nous sommes nus comme des vers, complètement inadaptés à la nature. 

Un coup de vent, et tout fout le camp.

Pris d’empathie pour cette espèce bancale, Prométhée vole le feu aux dieux et nous le donne.

Malheur à lui , Zeus le condamne à être torturé ad vitam aeternam

(et oui, vous pouvez ressortir l’expression en latin pour briller en société).

Symboliquement, le feu, c’est la lumière, la technique, les idées.

C’est la capacité de transformer le monde à l’aide d’outils que nous fabriquons nous-mêmes.

Ce pouvoir entre nos mains, qu’allons-nous en faire ?

C’est là que Freud entre en scène.

Dans Le malaise dans la civilisation, il explique que l’être humain est traversé par deux grandes pulsions :

  • Éros, la pulsion de vie, de création, d’expansion,

  • Thanatos, la pulsion de mort, de destruction, de retour au néant.

(Si vous vous souvenez de Spinoza, cela rappelle étrangement les deux directions du désir : joie et tristesse.)

Freud va plus loin en affirmant que le désir de l’individu ne coïncide jamais totalement avec celui de la civilisation.

Plus une société est coercitive, normée, remplie d’interdits pour maintenir l’ordre...

Plus l’individu refoule ce qui déborde en lui.

Comme une marmite sous pression.

À force de maintenir le couvercle, ça finit par exploser.

C’est le retour de Thanatos.

On détruit. D'abord le monde, les autres et surtout soi-même.

Freud s’inquiète même de l’avenir de l’humanité“depuis que la technique permet aux hommes de s’exterminer jusqu’au dernier”.

Et force est de constater qu’il n’avait pas tout à fait tort.

Par la technique, l’humanité a accompli des prodiges : des cathédrales, des avions, la conquête spatiale, et aujourd’hui, l’intelligence artificielle.

Mais ce même feu brûle.

Il pousse à se dépasser, à vouloir toujours plus de vie tout en réveillant la culpabilité d’en vouloir trop, l’envie de ce que l’autre s’autorise, ou la peur d’avoir mal utilisé son existence.

C’est exactement cette ambivalence que vivent aujourd’hui beaucoup de salariés :

  • l’envie de créer autre chose,

  • et la peur de tout casser,

  • le désir de sens,

  • et l’épuisement de continuer comme avant.

Flagrant délit de complexité humaine.

Nous sommes capables d’analyser la composition du sol martien, tout en hésitant encore sur une question essentielle : est-ce que je vis vraiment ma vie ?


En pratique

Prenez quelques minutes et répondez par écrit, sans chercher à être intelligent :

  1. Dans votre vie actuelle, où utilisez-vous votre “feu” ?

    Vos compétences, votre énergie, votre intelligence, votre temps.

  2. À quel endroit avez-vous l’impression qu’il vous nourrit ?

  3. Où vous sentez-vous vivant, en expansion, aligné.

  4. À quel endroit avez-vous le sentiment qu’il vous brûle ?

    Fatigue, frustration, culpabilité, lassitude, auto-sabotage.

De quoi avez-vous peur ?

Le philosophe Pascal (qui mériterait que je lui consacre un cours entier) décris la condition humaine ainsi : 

« Qu’on s’imagine un nombre d’hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et, se regardant l’un l’autre avec douleur et sans espérance, attendent à leur tour. »

Tout d’abord, Pascal n’est pas le type que j’inviterai à boire un verre en terrasse ou que j’appellerai quand j’ai un coup de mou. 


Néanmoins, il soulève un point important : chaque jour, nous devons faire face à notre propre finitude en observant celle de nos semblables. 

Repensez à la période du Covid où chaque jour, les médias annonçaient le nombre de décès, rajoutant un sentiment d’angoisse et d’anxiété plus que nécessaire. 


De suite, nous pensions à nos proches et par extension, à nous-mêmes. 

Et si finalement, ce n’est pas tant la mort qui nous effraie, mais la vie ? 

Si on reprend TOUT ce que nous venons de voir jusqu’à présent :  la création de la Terre, l’apparition de la vie, notre propre apparition, Éros et Thanatos… 


De tout cela nait notre capacité cérébrale et avec elle, notre capacité de conscience, que j’appelle « conscience du 3e degré ». 

Le premier niveau est la conscience de notre environnement.Vous avez conscience d’être assis sur vos toilettes en train de me lire par exemple.

Le deuxième niveau est la conscience de soi : vous avez conscience d’avoir conscience d’être assis sur votre toilette en train de me lire. 


Enfin, le troisième niveau est un peu le Inception de la conscience : vous avez conscience d’avoir conscience d’être assis sur vos toilettes en train de me lire. 

Alors, vous allez me dire « Oui, mais je peux avoir conscience d’avoir conscience d’avoir conscience… ».

Ça restera de la conscience de 3e niveau dans la mesure où ça reste de la représentation de soi. 

Par ce 3ᵉ niveau de conscience, vous avez la possibilité de représenter votre propre finitude et la souffrance que cela peut engendrer. 

Par ce 3e niveau de conscience, vous êtes capable de vivre vos pires angoisses, alors même que celles-ci n’existent pas dans le réel et n’existeront probablement pas. 


Combien de fois avez-vous imaginé le pire, vous empêchant de réaliser vos rêves ? 


Dire à cette personne que vous avez rencontrée dans un bar qu’elle vous plaisait et que vous aimeriez bien la revoir. 


Avouez à votre moitié que ce serait bien de passer un peu plus de temps ensemble parce que c’est un moyen pour vous de vous sentir aimé et épanoui dans votre relation. 

Quitter ce boulot qui vous tue à petit feu pour vous lancer dans l’entrepreneuriat à travers un projet qui vous excite au plus haut point. 

Mais non : voici un scénario qui n’existe pas dans le présent qui n’arrivera sûrement pas, mais du coup, mieux vaut ne rien faire. 


Conscience du 3e niveau, arrivé par hasard dû à des millions et des millions d’années de mutation et combinaison génétique. 

Et par extrapolation : peur de vivre

Par « chance », ce rapport au monde et à soi est contingent. Il est possible de l’apprivoiser. 

Et Nietzsche va nous aider. 

Dans la philosophie de Nietzsche (qui lui aussi mériterait un cours complet) il y a une expérience de pensée intrigante qui se trouve dans son livre Le Gai Savoir. 

« Le poids formidable. - Que serait-ce si, de jour ou de nuit, un démon te suivait une fois dans la plus solitaire de tes solitudes et te disait : « Cette vie, telle que tu la vis actuellement, telle que tu l'as vécue, il faudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois; et il n'y aura en elle rien de nouveau, au contraire! il faut que chaque douleur et chaque joie, chaque pensée et chaque soupir, tout l'infiniment grand et l'infiniment petit de ta vie reviennent pour toi, et tout cela dans la même suite et le même ordre - et aussi cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et aussi cet instant et moi-même. L'éternel sablier de l'existence sera retourné toujours à nouveau - et toi avec lui, poussière des poussières ! » - Ne te jetterais-tu pas contre terre en grinçant des dents et ne maudirais-tu pas le démon qui parlerait ainsi? Ou bien as-tu déjà vécu un instant prodigieux où tu lui répondrais : « Tu es un dieu, et jamais je n'ai entendu chose plus divine! » Si cette pensée prenait de la force sur toi, tel que tu es, elle te transformerait peut-être, mais peut-être t'anéantirait-elle aussi; la question «veux-tu cela encore une fois et une quantité innombrable de fois », cette question, en tout et pour tout, pèserait sur toutes tes actions d'un poids formidable! Ou alors combien il te faudrait aimer la vie, que tu t'aimes toi-même pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation! »

Étrange n’est-ce pas ? 


Cette expérience de pensée s’appelle l’éternel retour du même. 


On peut l’imaginer d’un point de vue pseudo scientifique, comme quoi, tout ce que nous vivons, nous l’avons déjà vécu et nous le revivrons encore et encore (ad vita a eaternam) quand l’univers en expansion se rétractera pour ressurgir. 

Pour ma part, je l’imagine comme mantra. 

« Aime la vie de telle sorte à ce que tu aimerais la revivre encore et encore ». 

C’est l’acceptation la plus totale qui puisse être : accepter la vie, pour le meilleur et pour le pire. 

Avec ce qu’elle a de plus souhaitable, comme de belles rencontres, l’amour, la joie, l’épanouissement. 

Mais aussi de plus détestable, comme le deuil, la tristesse, la rupture, et pour mes clients, leur travail. 

Dans cette configuration-là, vous transformez votre rapport à la vie en un amour de la vie. 

Vous cultivez votre Éros et apprivoiser votre Thanatos. 

Vous passez d’une consommation du monde à une exploration du monde. 


Étant guidé par l’amour, vous faites un bon usage du don de Prométhée.

En pratique :

Posez-vous cette question, sans tricher :

“Si je devais revivre cette journée professionnelle encore et encore pendant 10 ans, est-ce que je signerais ?”

Puis écrivez :

  • ce qui vous donne envie de dire oui,

  • ce qui vous pousse à dire non.

Conclusion : Le probleme de la mort

Et si le problème n’était pas la mort.

Mais la vie elle-même.

Nous passons beaucoup de temps à dire que nous avons peur de mourir.

En réalité, ce qui nous effraie le plus, c’est d’avoir à vivre pleinement.

Parce que vivre, ça veut dire choisir, renoncer, s’exposer.

Dire oui à quelque chose, c’est dire non à mille autres possibles.

Et notre conscience de troisième degré est redoutable pour ça.

Elle nous permet d’anticiper la perte, l’échec, le regard des autres, la solitude.

Alors nous préférons attendre, reporter, voire, ne rien faire.

Quand vous restez dans un travail qui ne vous nourrit plus, ce n’est pas parce que vous aimez souffrir.

C’est parce que vivre autrement implique de vous confronter à l’inconnu.

Et vous avez peur de vivre sans garantie.

Dire oui à la vie, ce n’est pas nier la souffrance.

C’est refuser qu’elle soit le seul horizon.

Alors non, je ne vous invite pas à tout plaquer.

Mais cesser de vous juger aussi durement.

Ayez un peu d’empathie pour vous-même.

Essayez de comprendre avant de culpabiliser.

Faites de même avec les autres.

Il y a infiniment plus de gens qui souffrent d’exister que de gens foncièrement mauvais.


Bravo et merci de m'avoir lu jusqu'ici 🙏 J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.

Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.

Sur ce je vous laisse,

Bon futur !


Dès que vous serez prêt, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programme La Voie pour passer du chaos professionnel à un projet rentable qui vous ressemble.

  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème.


Vous venez de lire les carnets de la Voie, la newsletter qui vous partage chaque semaine, 3 idées qui éclairent et 3 exercices qui transforment pour passer du chaos professionnel à un projet rentable qui vous ressemble.

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