Votre boucle temporelle

Votre boucle temporelle

Bonjour à toutes et à tous 👋

Bienvenue dans ce cours de philosophie pratique #43. Que vous soyez un fidèle lecteur ou que ce soit votre premier cours, merci pour votre confiance 🙏


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Dans Un jour sans fin, Phil Connors, est un homme piégé dans une boucle temporelle.


Il se réveille chaque matin exactement au même endroit. Exactement à la même heure.

Rien ne change.


Il traverse la même journée, rencontre les mêmes personnes, entend les mêmes phrases.


Peu importe ce qu’il fait, même mettre fin à ses jours ne fonctionne pas. Il est condamné à revivre indéfiniment cette même existence.


Vous qui me lisez, n’êtes pas coincé dans une boucle temporelle.


Pourtant, certains jours, votre réveil sonne à la même heure, vous prenez le même café, faites la même route pour vous rendre au boulot et vous croisez les mêmes collègues.

Le même calvaire.


Au début, c’est juste une impression de déjà vu qu’un revers de main envoie valser à coup de : “C’est normal, c’est la vie.”


Puis un matin, ça vous frappe.


La vie avance sans vous. Le déni ne fonctionne plus.


Vous avez une prise de conscience.


Et c’est là tout le paradoxe de la conscience : elle est à la fois notre plus grande force et notre plus grand fardeau.


Force pour comprendre le monde, de nous projeter, de créer.


Fardeau pour nos limites, nos doutes et cette peur sourde d’être prisonnier d’une vie qui ne nous correspond plus.


Alors, que faire de cette lucidité ?


L’ignorer et continuer comme si de rien n’était ?


Ou apprendre à l’utiliser comme un levier pour enfin avancer ?


Réponse en fin de lecture.


Au programme :

  • Les 3 niveaux de consciences.
  • Une baffe de réalité.
  • Sortir du destin
  • Conclusion : Penser et panser

Dès que vous serez près, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programma La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier. vous voulez faire de votre vie.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

Les 3 niveaux de conscience

Je vais remettre ma casquette de professeur pour cette partie.


Car avant de parler de la conscience et de son impact sur votre vie, il faut poser les bases.


D’après Antonio Damasio, Gerald Edelman ou encore Jean-Pierre Changeux (et d’autres neuroscientifiques dont je ne connais pas les noms), il existe trois niveaux de conscience.


Niveau 1 : La conscience primaire


Un lézard au soleil ne pense pas à sa journée d’hier ou ce qu’il fera demain. Il perçoit simplement son environnement et y réagit :


Il fuit s’il y a un danger, attaque s’il y a un délicieux scarabée, se dore la pilule en plein cagnard.


C’est ça la conscience primaire, ou awareness d’après Damasio (et Jean-Claude Vandame, mais c’est un autre sujet) : une perception immédiate du monde, sans réflexion ni anticipation.


Quand on y pense, bon nombre d’entre nous passons une partie de nos journées dans cet état.


Vous vous levez, vous prenez un café, vous vous brossez les dents, etc, par automatisme.


Même quand vous checkez votre téléphone dès que vous vous ennuyez, c’est du pilotage automatique.


Vous répétez votre routine de la veille, parce que c’est comme ça.


C’est cool dans la mesure où ça permet d’agir vite, sans surcharge mentale. Mais ça vous enferme également dans des habitudes inconscientes.


Niveau 2 : La conscience réflexive


Passons maintenant à un chien.


Contrairement au lézard, il apprend et anticipe.


Si vous prenez sa laisse, il l’associe à une balade.


S’il a été grondé après avoir volé la dernière part de pizza, il hésitera avant de recommencer.


C’est ce qu’on appelle la conscience réflexive (“higher-order consciousness” si vous voulez briller en dîner mondain).


C’est-à-dire, la capacité à faire des liens entre le passé, le présent et l’avenir.


C’est grâce à ce niveau de conscience que vous pouvez dire :


“Je ne suis pas heureux / je suis heureux dans mon travail.”

“Ma vie ne me convient / ma vie ne me convient pas.”


Parce que vous avez la capacité de prendre conscience de vous en tant que sujet de votre vie.


Mais attention : voir un problème ne signifie pas qu’on agit.


Parce que la conscience réflexive vous permet d’identifier un problème, mais elle peut aussi vous enfermer dans l’inaction :


À force d’analyser, vous vous racontez des histoires : “J’ai un job stable, je ne devrais pas me plaindre.”


Vous avez conscience que votre situation ne vous convient pas… mais vous continuez quand même.


Niveau 3 : La conscience de soi


Contrairement au lézard ou au chien, vous êtes sont capables de vous reconnaître dans un miroir. Vous savez que l’image que vous voyez est la vôtre.


C’est ce qu’on appelle la conscience de soi et que Damasio nomme le “self-consciousness”.


Vous avez conscience d’avoir conscience d’avoir conscience (vous me suivez toujours ?)


C’est ce qui se passe quand vous prenez enfin une décision importante.


Vous pensez des choses comme : “Ce n’est pas juste que je n’aime pas mon job… c’est que je veux autre chose.”

“Je ne suis pas juste malheureux… c’est que je ne vis pas selon mes propres choix.”


Ce moment où vous prenez du recul sur votre propre vie, où vous réalisez que vous êtes l’auteur de votre histoire, c’est là que le vrai changement peut commencer.


Au risque d’être enfermé dans ce que j’appelle la dictature du presque.


Bon… et donc, qu’est-ce que ça veut dire pour vous ?


“Parce que tout ça, c’est bien joli de ramener sa science Simon, mais en pratique ?”


Eh bien, ça explique pourquoi beaucoup de gens restent bloqués.


Tant que vous êtes en conscience primaire, vous ne voyez même pas le problème.


Tant que vous êtes en conscience réflexive, vous savez que ça ne va pas… mais vous n’agissez pas.


Et c’est seulement quand vous atteignez la conscience de soi que vous pouvez vraiment transformer votre vie.


En pratique :


Repensez aux 3 derniers mois de votre vie :


  • Avez-vous vécu en pilote automatique, dans des habitudes inconscientes (conscience primaire) ?
  • Avez-vous eu des prises de conscience sans rien changer (conscience réflexive) ?
  • Ou avez-vous réellement pris des décisions qui vous ont fait avancer (conscience de soi) ?
  • Si non, quel serait le premier petit pas pour passer au niveau supérieur ?

Une baffe de réalité

Blaise Pascal, dans ses Pensées, parle de l’homme comme un roseau pensant.


Lisons :


«L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l'écraser ; une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.»


Nous sommes fragiles, vulnérables, insignifiants face à l’immensité du monde. Un simple coup de vent pourrait nous balayer.


Toutefois, ayant conscience de notre propre existence (avec d’autres animaux non humains), nous nous distinguons du reste du vivant.


Et c’est ce qui nous condamne…


Malgré sa tête blasée, Jacob ne sait pas qu’il va mourir. Il vit (il dort surtout). Point.


Nous, nous avons cette conscience.

Et c’est un poids énorme à porter.


Parce que cette conscience ne s’arrête pas à notre trépas.

C’est elle qui nous pousse aussi à voir les contradictions en nous, à prendre conscience de nos propres illusions.


Et parfois, c’est une véritable baffe.


Il y a des moments où vous réalisez que votre vie n’est pas celle que vous vouliez.


Où vous comprenez que l’image que vous aviez de vous-même ne correspond pas à vos actions.


Où vous prenez conscience que vous êtes piégé dans une existence qui ne vous convient plus.


C’est brutal, comme pansement qu’on déchire sur une plaie encore fraîche.


Avant, tout semblait cohérent. Il y avait des excuses toutes faites :


“C’est juste une période.”

“C’est normal, tout le monde fait ça.”

“Je ne peux pas faire autrement.”


Puis, la baffe.


Vous ne pouvez plus vous mentir.


Vous ne pouvez dire “je désire être libre, voyager, vivre de mon art”


ET rester analyste financier, passant votre journée derrière des tableaux Excel.


Vous ne pouvez pas revendiquer votre engagement écologique ET être lobbyiste pour Total Énergie.


Que faire pour dépasser ces contradictions ?


Vous avez deux options :


1°) Replonger dans le déni et vous raconter une belle histoire pour éviter la souffrance.


2°) Accepter cette réalité… et décider d’en faire quelque chose.


Vous ne pourrez pas indéfiniment aller à l’encontre de vous-mêmes.


À un moment, la dissonance sera trop forte pour être ignorée. D’une manière ou d’une autre, votre corps vous le ferez remarquer.


Au départ de simples murmures (problème de sommeil, digestion) jusqu’à hurler (burn out, ulcère…).


C’est le début de la crise existentielle.


J’ai vécu ma crise existentielle à 27 ans. Ce n’était pas agréable. J’ai eu la chance de ne pas trop souffrir dans mon corps.


Et loin de moi l’idée de jouer les pères la morale, mais trop de mes clients sont passés par la case hôpital / anxiolytique pour que je minimise les faits.


Si vous en vivez une, à la souffrance amoindrie, ce sera pour vous le moyen de reprendre le contrôle.


En pratique :


Repensez aux moments où vous avez ressenti cette claque existentielle.


Quelle illusion avez-vous vu s’effondrer ?


Qu’est-ce que vous avez compris sur vous-même à ce moment-là ?


Avez-vous décidé d’agir… ou êtes-vous retourné dans le déni ?


Aujourd’hui, y a-t-il une vérité sur votre vie que vous refusez encore d’accepter ?

Élever le niveau

Carl Gustav Jung disait : “Jusqu’à ce que l’inconscient devienne conscient, il dirigera votre vie et vous l’appellerez destin.”


Autrement dit :


Tant que vous ne mettez pas de mots sur ce qui vous anime vraiment, vous aurez l’impression que votre vie vous échappe.


Vous resterez prisonnier des habitudes, du contexte, des attentes des autres.


La conscience, ce n’est pas juste une lucidité passive.

C’est un outil permettant d’atteindre ce que Spinoza appelait “la béatitude”.


Ce moment où vous voyez les choses telles qu’elles sont, et non telles que vous voudriez qu’elles soient. Et vous êtes ok avec ça.


Vous ne luttez plus contre ce qui est. Vous commencez à composer avec la réalité.


Vous arrivez à affirmer qui vous êtes, qui vous désirez devenir, que faire pour y parvenir.


Bien sûr, ce n’est pas évident. C’est un travail de longue haleine, surtout si vous le faites seul.


Parce que tant que vous gardez tout ça dans votre tête, vous laissez votre inconscient dicter votre vie.


Néanmoins, si vous voulez commencer seul, je suggère d’écrire. C’est pour moi le meilleur moyen de faire ressurgir votre inconscient.


Commencez par vous demander si votre quotidien reflète la vie que vous seriez capable de vivre encore et encore.


Enchainer en questionnant l’alignement de votre mode de vie. D’ailleurs, est-ce ce que vous désirez vraiment ?


Poursuivez avec vos choix : sont-ils vraiment les vôtres… ou sont-ils dictés par des habitudes et des attentes extérieures ?


Enfin, agissez-vous par réflexe, ou par choix ?


Prenez, à tout hasard (c’est faux) les personnes qui rejoignent La Voie. Elles sont souvent déjà conscientes que leur vie ne leur convient plus.


Mais elles ne savent pas encore quoi faire de cette prise de conscience.


Et c’est là que tout change.


Car prendre conscience, c’est bien.


Mais agir pour transformer cette conscience en un projet aligné, c’est encore mieux.


Trouver sa voie, c’est reconnecter avec soi-même…

…et paradoxalement, se connecter encore plus au monde.


Ce que Freud appelait le “sentiment océanique” : cette impression de faire partie d’un tout, chose de plus grand que soi.


On transforme une idée en métier et ce métier en art de vivre.


En pratique


Prenez 5 minutes.


Écrivez ce que vous voulez vraiment. Faites preuve d’une honnêteté radicale. Moins c’est raisonnable, mieux c’est.


Puis regardez votre vie actuelle : est-ce que votre quotidien reflète ce désir ?


Si la réponse est non, quel est le premier pas que vous puissiez faire pour rectifier le tir ?


Parce qu’en dernier ressort, vous ne pouvez pas éteindre votre conscience.


Mais vous pouvez la guider vers un projet qui vous fait grandir.


Et ça, c’est peut-être le début d’une nouvelle histoire.

Conclusion : Penser et panser

La conscience, entre bénédiction et une malédiction.

Elle nous donne le pouvoir de comprendre le monde, les autres et le nous-mêmes.


Tout en nous condamnant à voir nos propres contradictions et tout ce que nous préfèrerions anesthésier (notre finitude, la douleur de nos proches, l’état du monde…)


Et face à ça, deux choix s’offrent à nous :


  • Fuir cette conscience : se raconter des histoires, ignorer les signaux, continuer une vie qui ne nous ressemble pas.
  • L’accepter et en faire un levier : regarder la réalité en face et agir en conséquence.


Tout le problème, c’est que beaucoup de gens prennent conscience… mais n’agissent pas.


Ils perçoivent la plaie béante sur leur poignet et le sang qui s’écoule.


Ils la pensent, l’analysent, l’intellectualisent, ruminent dessus la nuit.


“Hum… j’ai mal, je soufre, mais est-ce bien raisonnable ? Après tout, tout le monde douille, c’est la vie”.


C’est panser, autrement dit agir, qu’il faut. Il n’y a qu’ainsi qu’elle se résorbera.


(Et c’est une personne qui désire vivre en philosophe qui vous le dit).


Il doit y avoir pléthore de mécanisme, héritage, nœud d’esprit ou je ne sais quoi qui vous ont amené à avoir la vie que vous avez actuellement.


Il est possible de les mettre en conscience pour amoindrir leurs effets afin de ne plus en être les marionnettes.


Je dirais même, il n’a jamais été aussi possible de ne plus en être les marionnettes.


La seule condition, est que cela vienne de vous.


Vous en sentez-vous capable ?


Peut-être maintenant ? Peut-être plus tard ?

La réponse vous appartient.


Bravo et merci de m'avoir lu jusqu'ici 🙏

J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.


Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.


Sur ce je vous laisse,


Bon futur !


Dès que vous serez prêt, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programme La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

Abonnez-vous aux Cours de Philo Pratique.
En cadeau, vous receverez le manuel de l'école de la Voie : La méthode C.S.M.

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