L'école de la Voie
Tout le monde devrait lire Pourquoi nous dormons du docteur Matthew Walker.
J'ai toujours été conscient de l'importance du sommeil en tant que l'un des trois piliers de la bonne santé (avec l’alimentation et le sport), mais la profondeur de son importance m'a réellement surpris.
Le sommeil est essentiel, non seulement pour notre santé physique, mais aussi pour notre bien-être mental et émotionnel.
Plus je plonge dans cet ouvrage, plus je réalise à quel point notre société moderne a créé un environnement où le sommeil est fréquemment sacrifié au profit de la productivité et des exigences professionnelles.
Peut-être que vous sacrifiez votre sommeil pour votre travail ?
Vous êtes contraint de vous lever tôt alors que vous avez de l’énergie dans la soirée, ou inversement. Le soir, vous avez encore les yeux rivés sur votre smartphone (pas de jugement, ça m’arrive aussi).
Je souhaite m'arrêter sur un point spécifique soulevé dans le chapitre traitant du manque de sommeil et ses effets sur le cerveau.
Retenez cette phrase : nous ne réalisons pas à quel point nous manquons de sommeil lorsque nous manquons de sommeil.
Le Dr Walker écrit :
« Une personne en manque chronique de sommeil pendant des mois ou des années s'habitue à la réduction de ses performances, de sa vivacité, de son degré d'énergie. Ce faible épuisement devient sa norme ou sa base. Les gens refusent de reconnaître à quel point leur perpétuel manque de sommeil finit par compromettre leurs capacités mentales ou leur vitalité physique, notamment par l'accumulation lente de problèmes de santé. [...] Des millions de personnes passent sans le savoir plusieurs années de leur vie dans un état psychologique et physiologique en dessous de leur capacité ».
Cette affirmation révèle une réalité troublante : en négligeant votre sommeil, vous vous privez de la possibilité d'atteindre votre plein potentiel.
Le manque de sommeil chronique n'affecte pas seulement votre santé physique, mais érode également votre capacité à penser clairement, à gérer vos émotions, à apprendre, à nous souvenir et à être créatifs.
En somme, il sape les fondations sur lesquelles reposent les conditions de possibilité de la réussite et du bonheur.
Combien d'entre vous vivent en dessous de leur potentiel réel à cause d'un manque de sommeil chronique ?
Combien d'idées brillantes, de projets innovants ou de relations enrichissantes sont sacrifiés au profit de la course à la productivité dans un monde du travail qui ne prend pas en compte la nature humaine ?
Mais cela me mène à une réflexion plus large.
J'imagine qu'on pourrait étendre cette idée à notre « taux d'épanouissement ».
En nous infligeant du mal inutilement, en nous culpabilisant, en nous interdisant de poursuivre ce que nous désirons vraiment, nos standards d'épanouissement diminuent.
Une vie dans laquelle nous sommes condamnés à « faire ce qu’on peut et pas ce qu’on veut » est devenue la norme.
Nous standardisons la souffrance au travail, la mise en place de projet ambitieux ou la poursuite de passions.
Ainsi, quitter ce monde devient une expérience aussi décevante que de se faire larguer par SMS – une fin abrupte et insatisfaisante à une histoire qui aurait pu être riche et pleine de succès.
À moins que ?
Les décisions les plus anodines peuvent révéler des vérités profondes sur votre manière d'aborder la vie.
Prenons un exemple simple : celui du choix entre deux burgers.
Le premier est votre burger préféré. Il correspond parfaitement à tous vos critères : le pain idéal, la garniture, la sauce parfaite, accompagnés de frites croustillantes.
Le deuxième est également bon, mais il manque ce petit quelque chose, ce je-ne-sais-quoi qui fait toute la différence.
Le hic, c'est que votre burger favori coûte 3€ de plus. Le restaurant où vous êtes n'accepte pas les chèques et vous hésitez à vous rendre au distributeur.
Il se trouve que vous avez juste assez pour le deuxième burger.
Alors, vous vous rabattez sur ce dernier, en vous disant :
« Finalement, ce n'est pas si mal. Ce n'est pas exactement ce que je voulais, mais ça ira. »
Voilà ce que j'appelle la « dictature du presque » : une tendance à renoncer délibérément à ce qui nous procure un véritable plaisir pour nous contenter de quelque chose qui nous satisfait « presque ».
Pour un burger, ce n'est peut-être pas si grave, mais qu'en est-il lorsqu'il s'agit de vos relations amoureuses, de votre travail ou de votre logement ?
Il faut que vous distinguiez la résignation de la reconnaissance.
Vous pouvez et devez être reconnaissant pour les bonnes choses dans votre vie ( avoir quelqu'un qui vous aime, un toit, une bonne santé).
Cependant, cela ne signifie pas que vous devez vous en contenter si cela ne correspond pas à ce que vous désirez véritablement.
Imaginez que vous ne trouvez plus de sens dans votre travail et que vous vous dites :
« Oui, mais au moins j'ai un travail. »
Allez-vous passer cinq jours sur sept, pendant des années, à faire quelque chose qui ne résonne pas avec vous ? Est-ce vraiment cela, vivre ?
Sur votre lit de mort, pourrez-vous dire avec conviction : « Quelle vie incroyable, je suis en paix avec moi-même ».
Je sais que cela peut paraître extrême, mais c'est crucial de réaliser que nous ne vivons qu'une seule fois et que nous devrions faire de cette vie quelque chose de significatif et satisfaisant pour nous.
De la même manière que vous ignorez à quel point vous manquez de sommeil quand vous manquez de sommeil, vous ignorez à quel point vous n’êtes pas épanouie lorsque vous n’êtes pas épanoui.
Vous vous habituez à nos chaînes dorées, à vos compromis et à vos « presque » satisfactions. Mais à quel prix ?
Vivre dans la dictature du presque signifie généralement censurer vos désirs profonds, vos passions et vos ambitions.
C'est choisir la voie de la facilité, du confort immédiat, au détriment de ce qui pourrait vous rendre véritablement heureux et accomplis à long terme.
Ce phénomène ne se limite pas à nos choix professionnels.
Il s'infiltre dans vos relations, où vous pouvez nous contenter de
partenaires qui ne vous respectent pas vraiment, ne vous acceptent pas tel que vous êtes.
Dans vos loisirs, où vous vous contentez d'activités qui ne nous passionnent pas.
Ou même dans vos rêves, où vous vous limitez à ce qui semble réalisable plutôt que de viser ce que vous désirez au fond de vous.
La vraie question est :
Jusqu'où êtes-vous prêt à aller pour éviter l'inconfort temporaire, la dépense supplémentaire ou l'effort requis pour atteindre ce que vous voulez vraiment ?
Combien de fois allez-vous choisir le burger « presque parfait » au lieu de celui qui vous ravit totalement ?
Il est temps de briser les chaînes du « presque » et d'oser poursuivre ce qui vous rend vraiment heureux.
Cela demande du courage, de la persévérance et parfois de faire face à des défis inattendus.
Mais la récompense, une vie riche, pleine et authentique, en vaut incontestablement la peine.
Je ne connais pas chacun d’entre vous, mais je reste convaincu que vous méritez de connaître le bonheur et l'épanouissement.
Mais peut-être que vous placez les attentes des autres ou vos obligations professionnelles avant votre propre bien-être.
Cependant, il est essentiel de comprendre que prendre soin de votre santé physique et mentale n'est pas un luxe, mais une nécessité.
Votre travail est certes important, mais sa valeur et son efficacité sont grandement améliorées lorsque vous êtes en bonne santé et que vous appréciez réellement ce que vous faites.
Comprendre cela est crucial pour maintenir un équilibre sain dans votre vie.
Bien sûr, il y aura toujours des aspects moins plaisants dans tout ce que vous faites (des moments de rush, des contraintes horaires, une certainement routine…).
Cependant, la clé réside dans l'équilibre. Il est important de se demander jusqu'où on est prêt à tolérer ces désagréments.
Pour maintenir cet équilibre et ne pas tomber dans le piège de la dictature du « presque », je vous invite à définir clairement vos standards personnels d'épanouissement.
Posez-vous des questions essentielles, comme :
- Quels sont mes standards d'épanouissement ?
Identifiez ce qui est essentiel pour votre bonheur et votre bien-être.
- De quoi ai-je besoin pour me sentir véritablement épanoui ? Reconnaitre et accepter vos besoins fondamentaux est crucial pour éviter de vous contenter de moins.
- À partir de quel moment suis-je en dessous de mes standards ? Apprenez à reconnaître les signaux d'alerte qui indiquent que vous vous éloignez de votre idéal de bonheur.
- Que faire si je me retrouve en dessous de ces standards ?
Avoir un plan d'action pour rectifier le cap vous permettra de maintenir l'alignement avec vos objectifs.
Repensez la manière dont vous percevez le bonheur et l'épanouissement.
Plutôt que de les considérer comme des objectifs lointains ou inaccessibles, voyez-les comme des manières d'être que vous pouvez atteindre et maintenir au quotidien.
Cela implique de reconnaître vos propres besoins, de fixer des limites et de faire des choix conscients qui vous mènent vers la vie que vous souhaitez mener.
Cela signifie aussi de ne pas avoir peur de remettre en question les institutions (travail et école principalement), ainsi que les diktats sociaux qui vous poussent à accepter moins que ce que vous méritez.
Parce qu’au fond, la clé réside dans votre capacité et le courage dont vous faites preuve, à vous autoriser d'être heureux.
Cette démarche peut parfois sembler égoïste, surtout lorsque vous avez été conditionné à placer les besoins des autres avant les vôtres.
Mais, il est vital de comprendre que notre propre bonheur est intrinsèquement lié à notre capacité à contribuer positivement au monde qui nous entoure.
Prenez le temps aujourd'hui de réfléchir à ce qui vous rend vraiment heureux.
Engagez-vous à faire les choix nécessaires pour atteindre cet épanouissement.
La vie est trop précieuse pour être vécue dans la demi-mesure.
Choisir le bonheur n'est pas un luxe, c'est un impératif pour une vie pleinement vécue.
En réfléchissant sur le sommeil, la dictature du « presque », et nos standards d'épanouissement, on comprend que vivre une vie qui vaut la peine d’être vécue est un choix délibéré, et non une série de circonstances fortuites.
Le sommeil, comme le souligne le Dr Matthew Walker, n'est pas simplement un besoin biologique ; c'est le fondement de notre santé physique et mentale, et par extension, de notre capacité à nous épanouir.
En procrastinant délibérément notre sommeil au profit d’autre chose moins essentielle, nous nous privons de notre potentiel.
La dictature du « presque » nous montre que se contenter de moins, que ce soit dans notre alimentation, notre carrière ou nos relations, est une forme d'auto-sabotage.
En choisissant le burger moins cher, moins satisfaisant, nous adoptons une métaphore de nos propres vies, acceptant la médiocrité au lieu de rechercher ce qui nous rend vraiment heureux.
C’est la raison pour laquelle définir et maintenir nos standards d'épanouissement est si important.
Que voulons-nous réellement ? Que sommes-nous prêts à accepter ?
En somme, ce voyage à travers les divers aspects de notre vie quotidienne nous ramène à une vérité fondamentale : le bonheur est un choix.
Ou plutôt : agir de telle sorte à ce que soient réunies les conditions de possibilité du bonheur est un choix.
C'est une décision que nous devons prendre chaque jour, dans les grandes et les petites choses de la vie.
Que ce soit en choisissant le burger qui nous fait réellement plaisir, en refusant de nous contenter d'un travail qui ne nous épanouit pas, ou en établissant des normes claires pour notre bien-être.
Chaque choix est un pas vers une vie plus satisfaisante.
N'attendez pas que le bonheur vous trouve, allez à sa rencontre.
Faites des choix conscients et délibérés qui vous mènent vers une existence plus riche et plus épanouissante.
Comme disait Jacque Prévert : « Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour montrer l’exemple ».
Exercice :
En guise d'exercice je vous propose d'établir vos standards.
Faites une liste de 5 choses avec lesquelles vous êtes le plus aligné aujour'hui (vos amis, votre travail, vos habitudes, votre alimentation, vos vêtements...).
Ils représenteront vos standards, c'est-à-dire « ce avec quoi vous êtes ok ». Et il s'agira de conserver cet alignement.
Faites maintenant une liste de 5 choses avec lesquelles vous n'êtes plus aligné aujourd'hui (idem : amis, travail, habitudes, alimentation, vêtements...)
Ils représenteront ce qui est en-dessous de vos standards, c'est-à-dire « ce avec quoi vous n'êtes plus ok ». Et il s'agira de ne plus y revenir. Les banir de votre vie en quelque sorte.
Ce sont vos freins. Or, en voiture, vous ne pouvez pas avancer avec le frein à main. Ou alors votre véhicule ne fera pas long feu. Pourquoi serait-ce si différent avec votre vie ?
J’espère que ce cours vous a plu et vous a aidé. Si c’est le cas, faites-le-moi savoir en répondant à ce mail ou en m’écrivant sur les réseaux. Ça me fait toujours plaisir de vous lire et donne du sens à mon travail.
Sur ce, je vous laisse,
Bon futur !
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