L'école de la Voie
Bonjour à toutes et à tous 👋
Bienvenue dans ce cours de philosophie pratique #33. Que vous me suiviez depuis le début ou si c’est votre premier cours avec moi, merci pour votre confiance 🙏.
La fin d’année est souvent l’occasion de faire des bilans, d’évaluer ce qui a fonctionné (ou pas) et de poser des intentions pour l’année à venir.
Mais soyons honnêtes : combien de vos résolutions tiennent réellement la distance ?
D’expérience, c’est plus une liste de vœux pieux plutôt que des engagements concrets.
C’est la raison pour laquelle, je vous propose aujourd’hui quelque chose de différent.
→ Des exercices spirituels inspirés des enseignements du philosophe Henry David Thoreau.
Le but n’est pas pour devenir parfait en 2025 (parce que de toute façon, c'est impossible, vous êtes humain, DONC imparfait) mais pour que cette nouvelle année vous “appartienne” en quelque sorte.
Après mes recherches sur Thoreau et ses commentateurs (dont Michel Onfray dans ses cours à l’université populaire de Caen), j’en ai sélectionné 6.
Si ce n’est pas déjà fait, vous pouvez :
Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème
Quand on y pense, nous connaissons davantage la composition du sol de la planète Mars que ce qui nous rend heureux, triste ou en colère.
Or, il existe un territoire, jusqu’ici inconnu de la plupart de nous-mêmes : celle de notre monde intérieur.
Thoreau observe cette contradiction et pointe du doigt notre tendance à fuir cette introspection, préférant des distractions extérieures à la découverte de nos vérités profondes.
Nous courons après des illusions, accumulons des expériences, mais restons incapables d’explorer nos peurs, nos contradictions et nos désirs. Cette fuite nous enferme dans des attentes dictées par la société et nous éloigne de la vie alignée et authentique que nous pourrions vivre.
D’où ce premier commandement de Thoreau explore-toi toi-même. Qui est une référence à l’invitation millénaire de Socrate et du temple de Delphes : “Connais-toi toi-même”.
Vous l’appliquez, ne vous limitez pas à réfléchir ou à analyser vos pensées.
Baignez-vous-y.
Observez vos émotions.
Confrontez vos désirs.
Expérimentez vos limites.
Il faudra être courageux, mais vous vous sentirez libre. Vous troquerez l’illusion pour l’autonomie.
En pratique :
Combien de fois avez-vous mis vos rêves de côté pour adopter une vie “raisonnable” ?
Dès l’enfance, vous êtes poussés à suivre des chemins tracés par d’autres : aller à l’école, trouver un travail stable, fonder une famille. Le résultat est une existence par défaut.
Subie et non choisie.
Pour Thoreau, cette conformité étouffe l’âme et produit des vies où l’ambition est remplacée par la résignation.
Au fond, renoncer à ses rêves, c’est renoncer à soi-même.
Chaque compromis fait au nom de la sécurité ou de l’approbation sociale vous éloigne de ce qui pourrait donner du sens à votre existence.
Ce qui le conduira à dire : “Si vous avez construit des châteaux dans les nuages, votre travail n'est pas vain ; c'est là qu'ils doivent être. À présent, donnez-leur des fondations.”
Vos châteaux, autrement dit vos rêves, ne sont pas des illusions : ils sont votre boussole, votre étoile polaire, votre phare dans la nuit. Les ignorer, c’est risquer de passer à côté de la vie que vous auriez pu vivre.
Prenez vos châteaux au sérieux. Suivez-les, quitte à sortir des sentiers battus.
En pratique
Notre société, en particulier les réseaux sociaux, même en avant les richesses, le statut, l’esthétisme et le bonheur hypothétique.
Thoreau critique cette tendance à voir la vie comme une quête sans fin vers “le mieux” : un idéal lointain, souvent inaccessible.
Quid de la beauté du moment présent ?
Vous poursuivez sans doute des ambitions qui, in fine, vous laissent insatisfaits : plus de possessions, plus de reconnaissance, plus de pouvoir.
En glorifiant ce qui pourrait être, nous méprisons ce qui est.
Thoreau rejette cette vision dévalorisante, notamment dans les philosophies qui sacralisent la souffrance ou le renoncement au profit d’une récompense future (Platon, Kant et surtout, la culture judéo-chrétienne).
Aimer sa vie, selon lui, c’est rompre avec ces illusions et reconnaître la richesse cachée de votre quotidien.
Embrasser pleinement la vie, dans toutes ses dimensions.
Lucidité sur ses imperfections. Accepter la complexité de l’existence humaine.
Trouver la joie dans les choses simples : une promenade, un travail bien fait, un rayon de soleil.
Non pas se contenter de peu, mais en avoir de la gratitude.
En pratique
Nous l’avons dit, nos vies sont saturées : possessions inutiles, emplois stressants, relations superficielles.
Nous sommes enfermés dans une spirale où plus nous accumulons, plus nous devenons dépendants.
Pour Thoreau, cette complexité étouffe notre liberté et notre capacité à vivre pleinement.
Ce qui enchaine les gens à un travail acharné pour entretenir ce confort et ce standard. Ce qui engendre une insatisfaction constante, accompagné par des plaisirs éphémères pour fuir cela.
Comme le dit Tyler Dordon dans Fight Club : les choses que nous possédons, finissent par nous posséder.
Ce à quoi rétorque Thoreau : “simplifie, simplifie”. Il ne s’agit pas de se priver, mais de se libérer.
Il nous invite à réduire vos besoins au strict essentiel – un toit fonctionnel, des relations sincères, des activités nourrissantes – vous gagnez en autonomie et en paix intérieure.
Thoreau lui-même a expérimenté cette philosophie en vivant dans une cabane dépouillée, recentré sur des activités comme marcher, écrire ou contempler la nature.
Vous trouverez cela très (trop) ascétique et vous auriez raison. Personnellement, je l’interprète comme une incitation au minimalisme : moins, mais mieux.
En pratique :
Nous négligeons notre corps : trop de nourriture transformée, trop d’alcool, trop de sédentarité. En bref, trop de trop.
Comment prétendre à une vie authentique si notre corps ne peut pas suivre ? Comme dit le proverbe : “ Qui veut voyager loin ménage sa monture”.
Dans son œuvre, Thoreau trouve que la société de son époque affaiblit et nous rend esclaves. Chaque excès, chaque négligence du corps nous éloigne d’un équilibre intérieur.
La société moderne nous promet le confort, mais à quel prix ?
Son constat est clair : un esprit clair et de l’autonomie ne peuvent exister sans un corps sain et fonctionnel.
Attention, un “corps parfait” n’est pas une quête esthétique, mais une recherche d’autonomie et d’harmonie. Cela passe par des choix simples et naturels :
En pratique :
Pour Thoreau, nous sommes dépendants des institutions, des attentes sociales, et même nos relations personnelles.
À la longue, ces liens, qu’ils soient familiaux, professionnels ou patriotiques, deviennent des chaînes invisibles.
Ils imposent des obligations et des contraintes qui nous aliènent.
En cherchant à satisfaire les attentes des autres, nous trahissons nos propres aspirations.
Ce qui renvoie à la métaphore des hérissons de Schopenhauer : trop de proximité engendre de la douleur (parce qu’on se pique), mais trop d’éloignement nous plonge dans l’isolement.
Pour Thoreau, la véritable liberté réside dans la solitude active et choisie.
Attention, cela ne signifie pas rejeter toute votre famille et vos amis. C’est plutôt cultiver une indépendance vis-à-vis des attentes extérieures.
Apprécier la solitude, en d’autres termes, votre propre compagnie est une force. Pour Thoreau, cette pratique repose sur trois piliers :
En pratique :
Conclusion
Soyons clairs, ces exercices ne sont pas des recettes magiques. Ils ne promettent pas une vie parfaite. Ce sont des invitations à construire, pas à pas, une existence qui vous ressemble davantage.
Thoreau disait que la simplicité est la clé de la liberté.
En appliquant ces principes à votre quotidien (en explorant votre monde intérieur, en simplifiant vos besoins, en affirmant vos rêves ou en embrassant la solitude) vous amorcez un changement profond.
Un changement qui ne dépend pas d’un événement extérieur, mais de vos propres choix, de votre propre engagement.
Imaginez une année où chaque action, aussi petite soit-elle, devient un acte de liberté.
Une année où vous ne cherchez plus à répondre aux attentes des autres, mais à vous aligner sur vos valeurs et vos aspirations.
Une année où la question essentielle n’est plus “Que vais-je accomplir ?”, mais “Quelle personne ai-je envie de devenir ?”
Personnellement, cela m’inspire. Je pense que je vais me focus sur la 3 “aime ta vie” pour conscientiser encore plus la chance que j’ai d’avoir la vie que j’ai.
Et vous, que ferez-vous en premier ?
Peut-être prendre un moment pour explorer vos zones blanches, ou simplifier un aspect de votre quotidien ?
Ou commencer à poser la première pierre d’un rêve que vous avez longtemps repoussé ?
Quel que soit votre choix, rappelez-vous que le plus important n’est pas la perfection, mais le mouvement.
Si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez :
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