Faire de sa vie une œuvre d'art

Faire de sa vie une œuvre d'art

Bonjour à toutes et à tous 👋

Bienvenue dans ce cours de philosophie pratique #46. Que vous soyez là depuis le début ou que ce soit votre premier cours, merci de votre confiance 🙏

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Université Charles De Gaulle Lille 3, première année de licence philosophie et sociologie.

C’était un de ces matins où on arrive en cours un peu vaseux, un peu désabusé.

Que pouvais-je savoir ce que j’allais trouver du haut de mes 19 ans ?

J’entre dans l’amphi et au tableau, une question écrite à la craie blanche, comme un vieux sortilège :

« Peut-on faire de sa vie une œuvre d’art ? »

C’est Anne-Christine Habbard qui l’avait inscrite.

Une prof charismatique, exigeante, passionnée.

Celle qui m’avait un jour dit que je ne pouvais pas continuer mes études de philo si je ne regardais pas Game of Thrones.

(Elle avait ce don pour mêler pop culture et grands concepts, quotidien et vertige métaphysique).

Elle nous regarda et déclara simplement :

« Vous êtes tous des artistes qui s’ignorent. Il est temps de vous réveiller. »

Je me souviens du choc.

De cette phrase.

De cette idée.

Ma vie pouvait être une œuvre.

Non pas une œuvre parfaite.

Mais une œuvre authentique. Une composition. Un choix de matière. Une orientation. Une forme à donner.

Et c’est là que j’ai compris pourquoi j’avais choisi la philosophie.

Pas pour avoir raison dans un débat.

Mais pour apprendre à vivre. À vivre vraiment.

À donner forme à cette étrange chose qu’on appelle « existence ».

Aujourd’hui, je veux vous proposer le même vertige.

Le même déclic.

Et peut-être, la même audace.

Dans ce cours, on va se poser ensemble cette question :

Peut-on vraiment faire de sa vie une œuvre d’art ?

Et si oui… comment s’y prendre ?

Au programme :

  • Œuvrés et non artiste

  • L'interstice du probable

  • Sculpter sa vie au quotidien

  • Conclusion : De l'œuvre à l'artiste


Dès que vous serez près, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programma La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier. vous voulez faire de votre vie.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

Œuvrés et non artiste

Il y a des mots qu’on n’ose plus utiliser, alors qu’ils disent les choses avec une élégance rare.

Œuvrer, par exemple.

C’est plus stylé que “façonner” ou “modeler”, vous ne trouvez pas ?

Être œuvré, c’est être travaillé par des forces extérieures. C’est être mis en forme, sculpté par ce qui nous précède, ce qui nous entoure, ce qui nous dépasse.

Et c’est exactement ce qui vous est arrivé.


Vous êtes né dans un monde déjà structuré. Une époque, une culture, une famille, un nom, un genre, une couleur de peau, une langue, des valeurs.

Et tout cela a commencé à œuvrer en vous, bien avant que vous n’en ayez conscience.

Vous n’avez pas choisi votre prénom.

Vous n’avez pas choisi votre accent.

Vous n’avez pas choisi vos premières croyances.

Même vos goûts, vos dégoûts, vos aspirations…

Ils ne viennent pas de nulle part.

Pierre Bourdieu, sociologue, a théorisé ce qu’il appelait “l’habitus” : un ensemble de dispositions mentales, corporelles et sociales qui nous façonnent sans que nous en ayons conscience.


L’école, la famille, le milieu social… tout cela façonne notre rapport au monde, à nous-mêmes, aux autres.

Et vous savez quoi ? C’est normal.

Vous n’êtes pas fautif d’avoir été œuvré.

Vous êtes humain.

Mais si vous êtes humain, vous êtes aussi capable de recul.

Capable de regarder tout ça avec un pas de côté.

Capable de vous poser une question étrange, mais décisive :

« Et maintenant, qu’est-ce que j’en fais ? »

Vous ne serez peut-être jamais totalement libre.

Mais peut-être avez-vous un peu plus de jeu qu’on ne le croit.

Il existe une controverse scientifique célèbre, au cœur du XXe siècle, qui oppose deux visions du monde :

L’une voit l’univers comme entièrement déterminé.

L’autre, comme ouvert à des possibles.

(On en parlera dans la suite).

Mais pour l’instant, revenons à vous.

En pratique :

Prenez un instant pour lister cinq influences majeures qui vous ont façonné : des personnes, des événements, des idées ?

Les reconnaître, c’est déjà commencer à reprendre la main sur votre matière première.

L'interstice du probable

En 1927, à Bruxelles, se tient l’un des débats les plus célèbres de l’histoire des sciences.

Dans les couloirs feutrés du cinquième Congrès Solvay, deux géants de la physique se font face.

D’un côté, Albert Einstein. Génie du déterminisme, certain que Dieu ne joue pas aux dés.

De l’autre, Niels Bohr, père fondateur de la mécanique quantique, pour qui l’univers n’est pas entièrement écrit, mais en partie dansé.

Ce qu’ils débattent ?

La nature du réel.

Ou pour le dire simplement : tout est-il déjà tracé, ou bien l’inconnu est-il inscrit dans la matière elle-même ?

Einstein, fidèle à la mécanique classique, pense que si l’on connaissait parfaitement la position de chaque atome, chaque trajectoire, chaque variable, alors on pourrait prédire le futur avec une précision absolue.

Bohr, lui, observe l’invisible. Ce que la physique quantique vient de révéler, c’est que certains phénomènes ne peuvent pas être anticipés.

À l’échelle subatomique, on ne peut pas tout savoir.

Le réel devient probable, et non certain.

Ce n’est pas qu’on ne voit pas tout.

C’est que le réel lui-même est flou.

Et c’est ce flou qui nous intéresse.

Car si l’univers lui-même fonctionne par incertitude et probabilité, alors il en va de même pour nous, étant donné que nous en faisons partie.

Ce n’est pas parce que vous avez grandi dans un milieu modeste que vous êtes condamné à un destin modeste.

Ce n’est pas parce que vous avez fait dix ans de salariat que vous devez faire trente années de plus.

Ce n’est pas parce qu’un enseignant vous a dit un jour que vous n’étiez pas créatif que vous ne l’êtes pas.

C’est probable.

Mais ce n’est pas déterminé.

Et c’est ici que la physique rejoint la philosophie.

Car cette minuscule brèche de possible, cette marge de manœuvre que la matière autorise, c’est le lieu exact où commence la liberté.

Et donc, la création.

C’est dans cette faille que vous pouvez reprendre le ciseau et sculpter la forme de votre vie.

Nietzsche ne s’y est pas trompé. En reprenant Pindare, il exhorte : “Deviens ce que tu es.”

Ce que vous êtes… ce n’est pas figé.

C’est ce que vous devenez.

Et pour cela, encore faut-il oser se vouloir.

Pour cela, adoptez l'enseignement de Plotin :

“Retire tout ce qui est superflu, redresse ce qui est tordu, éclaire ce qui est sombre… jusqu’à ce que tu voies la noble pureté de ta forme, et que tu sois toi-même la statue.” (Ennéades, I, 6, 9)

Voilà votre tâche.

Reprendre le ciseau (celui du sculpteur, pas du coiffeur), là où l’habitude avait sculpté pour nous.

Sculpter à partir de ce qui est, et pourtant en faire autre chose.

Un autoportrait.

Un manifeste.

En pratique :

Prenez un instant. Pensez à une croyance que vous tenez sur vous-même : “je ne suis pas bon en communication”, “je suis trop lent”, “je ne suis pas fait pour ça”.

Puis, demandez-vous :

Est-ce une loi gravée dans le marbre,

ou une simple probabilité héritée du passé ?


Quelle première fêlure pourriez-vous provoquer dans cette certitude pour reprendre le ciseau ?

Sculpter sa vie au quotidien

Dans la Rome antique, on distinguait deux manières de vivre :

Le negotium : l’agitation, les affaires, l’occupation sans fin.

Et l’otium : le temps pour soi, la contemplation, l’étude, la création.

Aujourd’hui, le negotium est partout.

On vous dit de courir, d’optimiser, de performer. On vous félicite d’être débordé, jamais de prendre le temps.

Mais si vous voulez faire de votre vie une œuvre d’art, il va falloir choisir l’otium.

Non pas l’oisiveté, mais l’existence décidée. Une vie que vous sculptez jour après jour, à votre manière.

Un style de vie qui vous ressemble, au point que ceux qui vous entourent puissent dire : “Oui, cette vie-là, elle ne peut être que la sienne.”

Comme on reconnaît un Turner à ses couchers de soleil.

Un Dali à ses montres molles.

Un Van Gogh à ses tournesols tourmentés.

Faire de sa vie une œuvre d’art, ce n’est pas viser la perfection.

C’est lui donner une cohérence, une direction, une saveur unique.

Et cela devient possible à partir du moment où vous reprenez la main.

Où vous choisissez le métier que vous exercez.

Où vous transformez une idée en projet, puis ce projet en revenu, puis ce revenu en autonomie.

L’entrepreneuriat, quand il est pensé comme un art de vivre, permet cela.

Pas besoin d’ambitionner un empire : une activité sobre, alignée, bien menée peut suffire à créer une vie souveraine.

C’est ce que vivent aujourd’hui Sylvette, Ricardo ou Christelle, des personnes que j’ai eu la chance d’accompagner.

Des personnes qui ont quitté le brouhaha du negotium pour construire leur propre voie.

(Leurs témoignages sont disponibles dans La Voie. Leur vie parle pour elles.)

Quand les rejoindrez-vous ?


En pratique :

Posez-vous cette question :

Si votre vie était un tableau, quel style aurait-elle ? Quel titre lui donneriez-vous ?

Et surtout : est-ce vous qui tenez le pinceau ?

Vous n’avez pas à créer une œuvre parfaite.

Mais vous pouvez en faire une qui vous ressemble.

Conclusion : De l'œuvre à l'artiste

Nous sommes, créatures du monde.

Modelés par nos origines, notre époque, notre environnement, nos peurs, nos héritages.

Nous sommes œuvrés avant d’être artistes. Façonnés avant de façonner.

Et pourtant…

Rien n’est figé.

Car si tout semblait joué d’avance, un interstice subsiste : mince, fragile, mais décisif.

Il se nomme probabilité.

Et c’est là que commence la liberté.

Ce n’est pas un mythe. Ce n’est pas une illusion.

C’est un geste. Un choix. Une reconquête.

C’est la décision, parfois minuscule, de redevenir sculpteur, dans un monde qui nous voudrait simple figurine.

Nous façonnons le monde. Et, dans le même mouvement, nous pouvons nous façonner nous-mêmes.

Alors peut-on faire de sa vie une œuvre d’art ?

Oui, si l’on accepte de ne plus subir l’argile, mais de la pétrir à notre tour.

Oui, si l’on commence à vivre avec style, avec conscience, avec intention.

Peut-être que, pour vous, la vie que vous avez aujourd’hui suffit.

Et si c’est le cas, tant mieux.

Mais peut-être aussi qu’au fond de vous, vous sentez que quelque chose est encore inachevé.

Qu’il y a une œuvre en devenir, et que vous avez simplement besoin d’un élan, d’un coup de pouce, d’un cadre clair pour avancer.

Peut-être que vous ne rejoindrez jamais La Voie, mon programme pour transformer une idée en métier et ce serait parfaitement respectable.

Mais si ce cours a résonné en vous, s’il a réveillé un élan intérieur, alors je vous invite à ne pas refermer la page trop vite.

Je vous invite à une question, simple mais décisive :

Quelle est l’œuvre que vous voulez bâtir ?


Bravo et merci de m'avoir lu jusqu'ici 🙏

J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.


Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.


Sur ce je vous laisse,


Bon futur !


Dès que vous serez prêt, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programme La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

Abonnez-vous aux Cours de Philo Pratique.
En cadeau, vous receverez le manuel de l'école de la Voie : La méthode C.S.M.

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