Qu'est-ce que le temps ?

Qu'est-ce que le temps ?

« Je suis en retard ! En retard ! » Qui n’a jamais ressenti l’angoisse du lapin blanc d’Alice au Pays des Merveilles ?


À peine réveillé, votre premier réflexe est peut-être de vérifier l’heure, le timing de votre journée, le planning du boulot, les rendez-vous à la chaîne… Bref, votre rapport au temps est une course perpétuelle.


Et pourtant, si on vous demande ce qu’est précisément le temps, vous allez probablement hésiter, bredouiller, et finir par hausser les épaules en lâchant un petit : « Bah, c’est compliqué… ».


Vous voilà dans la même situation que Saint Augustin dans ses Confessions, lorsqu’il écrit que le passé, le présent et le futur, finalement, n’existent pas vraiment.


Alors, le temps serait-il juste une illusion ? Une convention sociale qui nous pousse à courir toute notre vie, sans jamais vraiment savoir après quoi ?


Dans ce cours, je vous propose de réfléchir au temps autrement, pas simplement pour alimenter votre prochain dîner philosophique, mais pour changer concrètement votre manière de vivre.


Au programme :

  • Le chapelier fou et Saint Augustin
  • Le complot du temps
  • L’opinion d’un naz* sur l’existence authentique
  • Conclusion : Ami ou ennemi ?

Dès que vous serez près, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programma La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier. vous voulez faire de votre vie.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

Le Chapelier fou et Saint Augustin

Dans Alice au pays des merveilles, l’adaptation du moins, le Chapelier fou pose une question abyssale : Le temps, le temps, qu’est-ce que le temps ?


Je suis sûr qu’au fond de vous, vous avez le sentiment de savoir ce qu’est le temps.


Mais dès qu’on vous pose la question vous vous retrouvez à bégayer en mode « Ah bah bah bah oui oui, c’est… c’est très ample, euh je veux dire, simple alors, voyons voir…. »


Vous vous retrouverez comme Saint Augustin au Ve siècle après JC dans son livre Confession.


Mais attention, sa réponse est déroutante.

Lisons :

"Qu'est-ce donc que le temps ? Quand personne ne me le demande, je le sais ; dès qu'il s'agit de l'expliquer, je ne le sais plus. Cependant j'ose l'affirmer hardiment — je sais que, si rien ne passait, il n'y aurait point de temps passé ; que si rien n'arrivait, il n'y aurait point de temps à venir ; que si rien n'était, il n'y aurait point de temps présent.


Mais ces deux temps, le passé et l'avenir, comment sont-ils, puisque le passé n'est plus et que l'avenir n'est pas encore ? Le présent même, s'il était toujours présent, sans se perdre dans le passé, ne serait plus temps ; il serait éternité.


Donc, si le présent pour être temps doit se perdre dans le passé, comment pouvons-nous affirmer qu'il est lui aussi, puisque l'unique raison de son être, c'est de n'être plus ? De sorte qu'en fait, si nous avons le droit de dire que le temps est, c'est parce qu'il s'achemine au non-être."


Version vulgarisé :

Il commence par se demander ce qu’est le temps. Quand personne lui demande, il sait ce que c'est, mais dès qu'on l'interroge, rien ne va plus.

Ensuite, il se demande ce qu'est le passé.


Constatant que cela concerne les choses qui n'existent plus, il conclut que c’est un non-être (quelque chose qui n’existe pas en gros).


Il fait de même avec le futur. Étant donné que le futur n’existe pas encore, c’est également un non-être.


Quant au présent, il s’agit du passage d’un non-être vers un autre non-être. Par conséquent, c’est aussi un non-être.


Conclusion ?

Le temps n’existe pas…


« AH » comme disait Denis Brognard en 2019.


D’un autre côté, ce n’est pas faux. Il paraît même que le temps serait un complot, voire, une malédiction.

Le complot du temps

La notion de temps, tel que nous l’appréhendons dans notre vie quotidienne, est une convention, une forme de consensus.


Le temps, tel que la science l’aborde, est relatif.


Mettons deux horloges atomiques, parfaitement synchronisées selon les conventions terrestres.


Une horloge resterait sur Terre, l’autre horloge se tiendrait à un kilomètre de haut.


Si rien ne vient interférer nos deux horloges, celle restée sur le sol tournera plus lentement que celle dans le ciel, car la force de gravitation étant plus forte au sol, le temps sera ralenti par celle-ci.


Ce phénomène est appelé la relativité du temps.


C’est la raison pour laquelle, dire que le temps passe vite, ou lentement, ou qu’il est le même partout n’a pas vraiment de sens.


Le temps de votre quotidien n’est pas LE temps comme on l’étudie en physique. En fait, le temps de votre quotidien est plutôt une malédiction que l’on nomme entropie.


On pourrait traduire ce terme par « toute chose qui existe dans le temps est vouée à disparaître à cause de lui ».


Par exemple, dans la Genèse de la Bible, Adam et Eve ne vieillissent pas au jardin d’Eden. C’est lorsqu’ils y sont chassés qu’ils commencent par ressentir les effets du temps.


Aussi, vous devez faire face, chaque jour, à cette fatalité : tout ce que vous connaissez est voué à disparaître.


Le Mont-Blanc, les pyramides d’Égypte, les temples grecs, une fleur, un arbre, votre chat, MON chat, vous, moi, vos proches… bref, la liste est (beaucoup trop) longue.


Ce qui existe est voué à disparaître à cause de l’entropie.


Et alors quoi ?


On s’affale dans son canapé en pleure, en mangeant des pots de glace devant Hanouna ?


C’est votre droit, mais pas du tout ce que je préconise.

L’opinion d’un naz* sur l’existence authentique

Comme le disait Sénèque : « La vie qui nous échoit n’est pas brève, mais nous la rendons brève ».


Certes, vous ne pouvez rien faire face au temps qui passe. Vous n’avez d’autre choix que de l’accepter. Par contre, vous n’êtes pas obligé de raccourcir ce temps si précieux qui vous est imparti.


Et Heidegger peut vous y aider.


(ce philosophe fait débat parce qu’il a clairement fricoté avec des gens peu fréquentables durant la seconde guerre mondiale si vous voyez ce que je veux dire…)


Dans Être et Temps, Heidegger distingue l’existence authentique et l’existence inauthentique.


L’existence inauthentique est une manière de vivre sous l’égide de la dictature du « on ».


C’est une manière de renier sa liberté et sa responsabilité.


Et c’est malheureusement la vie d’un trop grand nombre de personnes.


Ils :

  • Font des études parce qu’on dit qu’il faut en faire.
  • Trouvent un CDI, parce qu’on dit que c’est le mieux.
  • Font des enfants, parce qu’on dit qu’il faut en faire.
  • Deviennent proprio parce qu’on dit que c’est mieux.


Mais qui est ce on ? Et que veulent-ils eux ?


C’est comme cela que ces personnes se retrouvent à gaspiller leur temps.


(Sans compter toutes les fois où ils en perdent en dépensant leur énergie dans des causes qui ne valent pas la peine, comme le fait que leurs voisins ont une plus grande maison ou qu’il fasse moche en juillet alors qu’ils voudraient qu’il y ait du soleil.)


À l’inverse, vous pouvez opter pour une existence authentique.


Et voici comment.


J’ai l’impression que l’humain a beaucoup plus peur de vivre que de mourir, parce que vivre signifie « être responsable de la vie qu’on mène.


(J’aborderai ça dans un autre cours).


Du coup, commencez par dire oui à la vie. C’est-à-dire : accepter la vie dans son ensemble, ce qu’elle a de meilleur à offrir comme le pire.


Vous vous sentirez déjà libéré face aux vicissitudes. Au fur et à mesure, vous arriverez à vous dire « C’est juste la vie » quand les choses ne se dérouleront pas comme prévu.


Conseil : face à quelque chose qui vous arrive, demandez-vous « Est-ce en mon contrôle ou pas ? Si c’est en mon contrôle, que puis-je faire ? »


Ensuite, concentrez-vous sur l’énergie dont vous disposez. Imaginez que vous avez une barre d’énergie comme dans les jeux vidéo.


Elle est pleine le matin et se vide au fur et à mesure de la journée, pour se remplir de nouveau le lendemain matin.


Choisissez précautionneusement où vous allez dépenser votre énergie.


Conseil : Posez-vous la question « Quels sont les choses, les domaines ou les personnes qui méritent que je dépense mon énergie ? »


(Vous pouvez vous servir des questions que nous avions vu dans le cours sur la liberté pour vous libérer des croyances limitantes).


En vous concentrant sur les choses qui dépendent de vous et en utilisant à bon escient votre précieuse énergie, vous vivrez déjà bien mieux que la majorité de la population.

Conclusion : Ami ou ennemi ?

Entre ami ou ennemi, bénédiction ou malédiction, le temps est cette chose étrange dans lequel nous baignons de notre naissance jusqu’à notre trépas.

Inutile de lutter contre, sur terre, nos journées dureront toujours 24h.


Par contre, au lieu de courir après comme des dératés, vous pouvez l’apprivoiser et en faire votre ami.

Bien sûr, le chemin vers la sagesse du bon usage du temps est long, parfois difficile, mais ça vaut la peine d’essayer.


Et cela commence par se concentrer sur ce qui est en notre contrôle et un bon usage de notre énergie. Progressivement, vous vous affranchirez de la dictature du on.


Bravo et merci de m'avoir lu jusqu'ici 🙏

J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.


Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.


Sur ce je vous laisse,


Bon futur !


Dès que vous serez prêt, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programme La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

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