Quelque part, à 10km de haut

Quelque part, à 10km de haut

Bienvenue dans ce tout premier cours de philosophie pratique. Ceci est un test.

J’aimerais reprendre, l'espace d'un instant, ma casquette de professeur de philosophie. L’objectif est qu’à la fin de la lecture, vous ayez des actions à accomplir pour vivre une vie philosophique.

C’est-à-dire, une vie dans laquelle vous vivez ce que vous pensez et vous pensez ce que vivez.

Dans ce cours, on va s'intéresser à un fléau de notre époque.


Au programme

  • Banaliser l'extraordinaire
  • La pensée atrophiée
  • Culvitez l'étonnement
  • Conclusion et exercices

Si ce n’est pas déjà fait, vous pouvez :

Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème


Banaliser l'extraordinaire

Quand il m’arrive de prendre l’avion, je suis toujours surpris d’observer le flegme de mes semblables.

Certains regardent une série, d’autres lisent, pendant qu’une poignée dorment comme des bébés.

Mais enfin, se rendent-ils compte que nous volons ?

Que nous sommes à 10 000 m de haut ?

C’est ce que j’appelle la banalisation de l’extraordinaire.

Pour mieux comprendre, il faut partir de notre évolution.

Fondamentalement, nous ne sommes pas adaptés à la nature. Nous avons plutôt adapté la nature à notre inadaptabilité. J’irai même jusqu’à dire que nous avons tordu la réalité pour la faire correspondre à notre désir.


Il y a environ 300 000 ans, l’humain est sorti de son berceau africain pour se disperser de par le monde.


Avec l’avancée de la technique, il a conquis les mers, les fonds marins, les terres, sous les terres, le ciel et plus récemment l’espace.


Alors qu’absolument rien ne nous y destiné. Nous n’avons ni nageoires ni branchies. Ni fourrure ni plume. Rien. Nous sommes nus comme des vers, totalement vulnérable face aux forces de la nature.


C’est ce qui poussera Pascal à dire : « L’homme est un roseau pensant ». Un rien peut nous faire flancher et toute notre grandeur vient de notre capacité à penser (autrement dit, notre conscience).


Si on prend un peu de recul, tout ce qu’a accompli l’humain, des plus belles choses comme des horreurs, est extraordinaire.


Au sens en dehors de l’ordinaire, parce qu’évidement, je ne cautionne pas les pires actes dont nous sommes capables.


C’est là que l’on retrouve notre adaptabilité inadaptée : nous nous habituons (trop) vite à l’extraordinaire.

La pensée atrophiée

L’humain va jusqu’à trouver la force de râler afin de témoigner son mécontentement de l’extraordinaire (pensez à toutes les fois où vous vociférez parce que le wifi n’est pas assez rapide).

Le problème de cette banalisation de l’extraordinaire ?


C’est que cela empêche l’étonnement.

Le problème avec l’amoindrissement de l’étonnement ?


C’est ce que ça atrophie la pensée.


Aristote l’expliquait dans Éthique à Nicomaque : penser, c’est avant tout s’étonner.


Pour lui, le philosophe est d’abord quelqu’un qui s’étonne.


Comment fonctionne un arbre ? Pourquoi quand je lance un objet en l’air, il retombe ? Pourquoi le ciel est bleu ? Qu’est-ce que l’orage ?


Ce type de question oriente des recherches descriptives. On cherche à comprendre comment le monde fonctionne. D’autres questions sont orientées métaphysiques.


Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Qu’est-ce qui se passe quand je meurs ? Est-ce que mon âme est immortelle ? Qui a créé le monde ?


Enfin, arrivent les questions subjectives pour apprendre à se connaître.


Pourquoi je n’ose pas dire à mes parents que je les aime ? Comment expliquer que je tombe toujours sur le même type de relations amoureuses qui me font souffrir ? Dans quelle activité professionnelle je m’épanouis le plus ?


Évidemment, Aristote se posait moins de questions subjectives (après, je n’ai pas lu tous ses livres, on raconte qu’il aurait écrit 158 traités).


Mais c’est cette invitation à l’étonnement qui nous intéresse ici.

Cultivez l'étonnement

Nous vivons une époque où il est plus étonnant de voir une femme porter le burkini à la plage, que voir Thomas Pesquet jouer du saxophone dans l’espace.


C’est fou quand on y pense. Autrement dit, c’est étonnant.


Vous qui me lisez, je vous invite à vous étonner. Ne vivez pas chaque jour comme si c’était le dernier, mais plutôt comme si c’était le premier.


Commencez dès maintenant.


Respirez un grand coup et étonnez-vous de ce que vous faites.


L’idée de ce texte est venue lorsque je prenais l’avion, elle est née à 10 000 m de haut.


Il m’a suffi de structurer ma pensée pour l’écrire proprement, appuyer sur un bouton et hop, vous l’avez reçu.


Vous êtes en train de lire un texte, sûrement sur votre téléphone (et probablement aux toilettes) d’une personne que vous n’avez sans doute jamais rencontré en chaire et en os.


Je ne peux pas entrer dans les détails, mais étonnez-vous de tout ce que vous êtes en train de faire implique : un pays relativement en paix, un corps en bonne santé, des prouesses technologiques, notre rencontre numérique, l’envie de lire mes articles…


Sans oublier le fait que vous existez.


N’est-ce pas étonnant ? N’est-ce pas une belle occasion de faire preuve de gratitude par rapport à la chance que nous avons ? Bien que la vie ne soit pas toujours facile, je l’entends.


Encore une fois, le but n’est pas de s’émerveiller à chaque instant de tout ce que la vie nous offre, bien que ce soit possible, ce n’est pas souhaitable parce que vous ne pourriez plus accueillir votre quotidien.


Non.


L’objectif est de ne pas considérer le réel comme acquis (règle n°7 de mon livre). Ne soyez pas blasé par la vie, comme un Parisien à 7h30, sur la ligne 13, se rendant à Montparnasse pour bosser en costume cravate (mes excuses à mes lecteurs parisiens, c’est juste pour l’image).


Notre époque est extraordinaire, au sens hors de l’ordinaire. Il y a du formidable comme du lamentable.


Ne pas s’en étonner empêche d’apprécier le formidable et tolère le lamentable.

Prenez le temps de vous étonner. L’extraordinaire est plus proche que vous ne le pensez.

Conclusion et exercices

L’habitude, si souvent vue comme une alliée de l’efficacité, se révèle être un obstacle insidieux à notre capacité d’émerveillement.


L’étonnement, pierre angulaire de la réflexion selon Aristote, s’efface au profit d’une vision du monde routinière et dénuée de profondeur.


Chaque jour, nous passons à côté de l’extraordinaire, aveuglés par la banalité apparente des choses. Pourtant, il suffit de prendre un instant pour regarder le monde avec des yeux neufs.


Tout est matière à questionnement, de la technologie qui nous entoure à la simplicité d’un lever de soleil. En cultivant ce regard curieux, en refusant de voir les choses comme acquises, nous renouons avec l’essence même de la philosophie : la quête de sens.


Ce retour à l’émerveillement n’est pas seulement un exercice intellectuel, mais une clé pour réenchanter notre quotidien et redonner un souffle de nouveauté à notre existence.


L’étonnement est la porte d’entrée vers une vie plus consciente, où chaque instant devient une opportunité d’apprendre et de s’épanouir.


Place à la pratique.

Exercice 1 : L'étonnement quotidien

Chaque matin, durant au moins 2 semaines, choisissez un objet ou une situation de votre quotidien et interrogez-vous sur son fonctionnement ou son origine. Notez vos réflexions et ce que vous trouvez d’extraordinaire.

Exercice 2 : La réflexion philosophique

Choisissez une question métaphysique qui vous intrigue (ex. “Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?”) et prenez 15 minutes pour y réfléchir et écrire vos idées.


J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.


Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.


Sur ce je vous laisse,


Bon futur !


Si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez :

Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème


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