L'école de la Voie
Bonjour à toutes et à tous 👋
Bienvenue dans ce cours de philosophie pratique #30. Que vous me lisiez depuis le début ou que vous veniez de me découvrir, merci de votre confiance 🙏.
Vous êtes de plus en plus nombreux à suivre ces cours chaque semaine, et j’espère que celui-ci vous apportera autant de valeur que les précédents.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais vous demander quelque chose.
La personne qui partage ma vie s’engage dans un projet qui lui tient à cœur et je suis heureux pour elle.
Ça l’aiderait énormément que vous vous abonniez SI ET SEULEMENT SI vous appréciez son projet et avez envie de la soutenir. Je vous laisse découvrir sur son compte Instagram.
(Mais ne lui dites pas que vous venez de ma part, c’est une surprise).
Revenons à notre cours.
Aujourd’hui, on va parler des standards.
Votre façon de vous vous habillez, la nourriture que vous ingurgitez ou la déco de votre chambre.
Tout cela crée votre normalité jusqu’à devenir votre réalité.
Mais que se passe-t-il quand votre réalité vous empêche d’atteindre la vie que vous désirez avoir ? Quel impact cela a sur l’estime que vous avez de vous ?
Au programme du jour :
Si ce n’est pas déjà fait, vous pouvez :
Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème
Que sont les standards ?
Ce sont ces règles implicites que vous suivez sans même vous en rendre compte.
Ils définissent ce qui est acceptable ou non dans votre vie.
En gros, ce sont les critères qui vont orienter toutes vos décisions. Souvent, ils ne viennent même pas de vous !
Ils sont le fruit de votre environnement, de votre éducation, de la société.
Ils définissent ce que vous tolérez ou non, ce que vous pensez mériter (ou non). Et, finalement, ce que vous acceptez comme réalité (ou non).
Prenons un exemple simple : vous êtes dans un travail que vous n’aimez pas, mais bon, c’est un boulot stable.
Vous vous dites "C’est normal, tout le monde fait ça".
Vous êtes dans ce que j’appelle le mode de vie par défaut.
C’est le résultat direct des standards que vous avez inconsciemment adoptés.
Vous n’avez jamais pris le temps de les questionner, parce que c’est ce que tout le monde fait.
Ce faisant, vous vivez une vie que vous n’avez pas choisie, mais que vous avez acceptée comme la seule option.
Plus vous vous laissez porter par ces standards que vous n’avez pas choisis, plus vous vous éloignez de ce que vous pourriez réellement accomplir.
Ce n’est pas tant que vous n’êtes pas capable de mieux.
C’est juste que vous avez accepté, malgré vous, un niveau de vie qui ne correspond pas à vos véritables aspirations.
Cela étant dit, d’où viennent ces standards ?
La plupart sont le résultat de conditionnements externes (la société, les médias, votre entourage… )
Tout ça vous a été inculqué, souvent sans même que vous le réalisiez, des idées sur ce que vous deviez accepter ou non dans la vie.
Ça peut être le montant de votre salaire, le type de relations que vous entretenez, ou même la qualité de votre santé physique et mentale.
Vous ne vous êtes jamais vraiment demandé si ces standards vous correspondaient. Vous avez juste suivi le mouvement.
Par chance, vous avez le pouvoir de redéfinir vos standards.
Ce que vous acceptez aujourd’hui dans votre vie n’est pas une fatalité, c’est une construction.
Ce qui est construit peut être déconstruit.
La seule question, c’est : êtes-vous prêt à remettre en question ce que vous avez accepté jusque-là ?
Attention, vous ne ferez des miracles du jour au lendemain. Vous allez commencer par identifier ce que vous avez toléré jusqu’à maintenant.
Peut-être que vous avez accepté un travail qui vous ennuie, des relations qui ne vous nourrissent pas, ou un style de vie qui ne correspond plus à vos valeurs.
Peu importe, l’essentiel est de prendre conscience que vous avez le choix.
Le mode de vie par défaut, c’est pour ceux qui ne veulent pas se poser de questions. Vous, si vous faites partie de mes lecteurs, c’est que vous voulez plus.
Avant de vous expliquer comment, j’aimerais attirer votre attention sur l’importance des standards. Parce que de micro ajustement peuvent transformer votre réalité et quelque chose de magnifique.
Autant, un nivellement par le bas peu s’immiscer à votre insu et votre vie finie par vous échapper.
Vous vous êtes peut-être déjà demandé : comment en arrive-t-on à vivre dans la rue ? Est-ce le fruit d’une tragédie soudaine ou d’une série d’événements plus subtils, moins visibles ?
(Attention, dans cette partie, je m’intéresse au processus sociologique, j’omets volontairement la souffrance psychologique. Non pas que je sois sans cœur, mais ce n’est pas le propos du cours).
Les études sociologiques, comme celles de Howard Becker ou encore Robert Castel, nous donne des réponses étonnantes.
Ces chercheurs se sont penchés sur ce que l’on appelle la carrière. Un concept-clé en sociologie, qui ne se limite pas au monde professionnel.
Dans ce contexte, la notion de carrière renvoie à la façon dont les individus traversent différentes étapes de vie, en fonction de leur environnement, de leurs choix, et…
De leurs standards.
Le cas des SDF est particulièrement révélateur. Becker, dans son étude sur les “carrières déviantes", explique comment on peut glisser progressivement vers des situations de marginalité.
En gros, devenir sans domicile fixe n’est pas toujours le résultat d’un événement unique ou d’un mauvais choix.
C’est souvent une série de petites décisions qui semblent inoffensives sur le moment, mais qui finissent par abaisser insidieusement nos standards.
Imaginez quelqu’un qui perd son emploi. Au début, cette personne refuse de faire certains compromis sur son mode de vie : elle garde son appartement, continue à chercher activement un travail à son niveau, maintient ses habitudes sociales.
Mais le temps passant, si la situation ne s’améliore pas, cette personne commence à faire des concessions.
Elle accepte un logement plus modeste, puis un emploi moins qualifié, puis renonce à certains loisirs.
À chaque étape, ce qui aurait été inacceptable un an plus tôt devient la nouvelle norme.
Si cela ne s’améliore toujours pas, il y aura une rupture avec les codes sociaux qu’elle avait inconsciemment. Elle va fréquenter des personnes qui lui ressemblent (ou lui ressembleront). Elle va fréquenter la rue de plus en plus.
Jusqu’à ne plus se sentir appartenir à “norme sociale”, mais la “norme de la rue”.
C’est ce que Robert Castel appelle le processus de désaffiliation.
Selon lui, la marginalité n’est pas un état, mais un processus : on perd peu à peu ses repères, ses liens sociaux, ses standards.
En d’autres termes : plus on laisse ses standards se dégrader, plus on s’éloigne de la vie que l’on considérait auparavant comme normale. C’est un mécanisme de glissement, presque imperceptible, où chaque compromis devient une nouvelle norme de vie.
Et c’est là que réside tout le paradoxe.
Ce n’est pas le grand choc qui mène à la rue, mais une série de petits ajustements.
Le pire, c’est que ce phénomène n’est pas réservé aux plus vulnérables. Nous sommes tous potentiellement concernés.
Chaque fois que vous acceptez un peu moins de qualité dans votre vie, vous abaissez vos standards, et votre réalité s’ajuste en conséquence.
Prenez un instant pour réfléchir : qu'avez-vous accepté ces dernières années que vous n’auriez jamais toléré auparavant ?
C’est exactement ce processus qui est à l’œuvre. Nous créons nos standards, mais ces standards peuvent aussi nous façonner.
Heureusement, l’inverse est aussi vrai. Nous avons le pouvoir de redéfinir nos standards à tout moment. Nous ne sommes pas qu’un simple produit de notre environnement.
Nous avons une petite marge de manœuvre, parfois infime, mais qui fait toute la différence.
Vous n’avez pas besoin d’attendre un grand changement pour commencer à élever vos standards.
Des choses simples, presque insignifiantes, ont un impact énorme sur la façon dont vous percevez votre vie.
Se préparer un bon repas juste pour soi peut paraître anodin, mais réfléchissez-y.
Combien de fois vous êtes-vous dit que ce n’était pas la peine de faire l’effort de cuisiner parce que vous étiez seul(e) ?
Vous avez peut-être commandé un plat tout prêt ou grignoté quelque chose de rapide, parce que "à quoi bon" ?
Voilà un standard invisible : vous avez accepté que vous ne méritez pas autant d’efforts que si vous aviez de la compagnie.
Pourtant, préparer un bon repas, prendre le temps de choisir des ingrédients de qualité, c’est un acte qui montre que vous élevez votre standard en matière de bien-être personnel.
De même que vous pourriez vous dire que de belles assiettes, de beaux couverts, ça n’a pas vraiment d’importance tant que vous avez de quoi manger.
Mais en réalité, le simple fait de manger dans une belle vaisselle peut changer complètement votre expérience. Cela envoie un message à votre cerveau : "Je mérite de la qualité."
Ça paraît simple, peut-être trop simple.
Pourtant, ce sont ces petites décisions qui, accumulées, finissent par transformer votre vie.
Quand vous commencez à vous accorder plus de valeur dans les petites choses, vous élevez naturellement vos standards dans les grandes. Vous cessez de tolérer des situations, des relations, ou des conditions qui ne sont pas à la hauteur de ce que vous méritez.
Comme le disait Jean-Paul Sartre dans L’Être et le Néant :
“ L’homme n’est rien d’autres que ce qu’il se fait".
Nous sommes ce que nous faisons de ce que les autres ont fait de nous.
Vous n’êtes pas seulement le produit de vos circonstances ou de votre passé.
Oui, vous avez tous et toutes été influencés, façonnés par la société, notre éducation, nos expériences et autrui.
Mais, au bout du compte, vous avez le pouvoir de choisir ce que vous faites de ces influences.
C’est le projet de la psychanalyse existentielle que j’utilise dans mon accompagnement : vous inviter à prendre conscience des déterminismes qui pèsent sur vous (familiaux, sociaux, psychologiques), non pas pour vous enfermer dans un rôle de victime, mais pour mieux vous en libérer.
Et cela se traduit, dans mon programme, par trouver le job de vos rêves.
In fine, vous cessez de vous dire : "Ce n’est pas si grave, c’est acceptable". Et vous commencez à dire : "Je mérite mieux."
Chaque fois que vous choisissez de faire un effort pour vous-même, chaque fois que vous refusez de baisser vos standards...
Vous devenez la personne que vous voulez être, plutôt que celle que les autres attendent de vous.
Au risque de passer pour un boomer avant l’heure, enfermé dans le “c’était mieux avant”, j’ai le sentiment qu’il y a un nivellement vers le bas des standards sociaux.
La massification du savoir et l’accès généralisé à l’information n’ont pas produit l’élan intellectuel qu’on aurait pu espérer.
Au contraire, on observe une certaine paresse intellectuelle : la société semble se contenter du minimum, se reposant sur des réponses faciles, voire superficielles.
Là où cela devient inquiétant, c’est que cette tendance est renforcée par un certain individualisme. Ce n'est plus seulement une valorisation de l’autonomie, mais un repli sur soi qui déconnecte l’individu de la société.
Comme le disait déjà Kant dans Qu’est-ce que les lumières :
“ Je n’ai pas besoin de penser, pourvu que je puisse payer ; d’autres se chargeront pour moi de cette ennuyeuse occupation.”
Mais cela ne doit pas être une fatalité.
En rehaussant nos standards, même dans les petites choses, nous pouvons amorcer un changement, non seulement personnel, mais aussi social.
Quand nous décidons d’élever nos attentes, que ce soit dans notre manière de consommer l’information, de penser ou de vivre, nous influençons indirectement la société dans laquelle nous évoluons.
C’est ce choix, cette volonté de refuser la médiocrité et de rechercher l’excellence, qui élèvera non seulement nos vies, mais aussi les standards sociétaux dans leur ensemble.
Place à la pratique.
Exercice : devenir la personne que vous devez être
Prenez un moment pour réfléchir aux trois domaines de votre vie où vous sentez que vos standards pourraient être plus élevés. Ça peut être votre travail, vos relations, votre bien-être physique ou même la manière dont vous vous traitez vous-même.
Une fois ces domaines identifiés, demandez-vous : qui dois-je devenir pour vivre à la hauteur de ces nouveaux standards ?
Quels petits ajustements pouvez-vous faire dès aujourd’hui pour aligner vos actions avec la personne que vous souhaitez être ?
Peut-être qu’il s’agit de vous accorder plus de temps, d’arrêter de tolérer certaines situations ou de faire un effort supplémentaire pour vous-même.
Notez ces trois domaines et, à partir de maintenant, prenez vos décisions comme si vous étiez déjà la personne que vous souhaitez devenir.
Faites cela ne serait-ce que 3 mois et vous ne vous reconnaîtrez pas.
Si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez :
Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème
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