Laurent Voulzy avait raison

Laurent Voulzy avait raison

Bonjour à toutes et à tous 👋

Bienvenue dans ce cours de philosophie pratique #39. Que vous soyez là depuis le début ou que ce soit votre premier cours, merci de votre confiance 🙏


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Dites-moi, connaissez-vous les paroles de Laurent Voulzy dans la chanson “Désir, désir” (je sais, ce n’est pas tout jeune comme musique).


Eh bien sachez qu’en quelques mots, il capture l’essence même de notre rapport au désir : une course sans fin.


Lisons : Mon premier, c’est désir. Mon deuxième, du plaisir. Mon troisième, c’est souffrir.


En d’autres termes, on veut quelque chose, on l’obtient, on est content. Mais ce n’est jamais assez. Le désir renaît, insatiable qu’il est.


Le dernier iPhone, un nouveau job dans une start up, une nouvelle relation pour retrouver la fougue jadis perdue…


Finalement le désir nous pousse à vouloir toujours plus, tout en laissant un vide abyssal dès qu’on l’assouvit. Une quête sans fin.


Alors, comment sortir de cette spirale infernale, encore plus chiante que la queue en serpentin de La Poste un mercredi après-midi ?


Faut-il fuir ce désir qui nous épuise ou, au contraire, apprendre à le connaître pour mieux l’apprivoiser ?


Dans ce cours de philo pratique n°39, je souhaite vous apprendre à transformer le désir d’un fardeau sans fin en un aiguillon de sagesse.


Le tout, pour construire une vie sur mesure et pleine de sens, évidemment.


Au programme :

  • Une histoire de tonneau
  • Ce pauvre Julien
  • Luffy rousseauiste.
  • Conclusion : aimer le chemin

Dès que vous serez près, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programma La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier. vous voulez faire de votre vie.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

L'illusion du bonheur

Admettons que vous n’êtes pas satisfait de l’entreprise dans laquelle vous travaillez.


Dans ce cas, vous regardez les annonces sur Indeed ou LinkedIn.


Vous pensez que l’herbe est plus verte ailleurs dans une entreprise où l’ambiance serait meilleure, il y aurait même un food truck et un babyfoot.


Et surtout, votre contribution à l’entreprise serait enfin reconnue.


Au début c’est l’idylle. C’est tout beau tout rose avec des papillons dans le ventre.


Mais au bout de quelques semaines ou quelques mois ?


Ce même sentiment d’insatisfaction revient, presque sournoisement comme un ex qui nous stalck sur les réseaux pour voir si on a refait notre vie.


Peut-être même avez-vous déjà vécue ce que je viens de décrire.

(Je parle du travail, pas de l’ex).


Eh bien c’est là qu’intervient Platon (je parle toujours du travail).


Dans le Gorgias, il évoque une image qui résonne encore avec nos vies modernes : celle du tonneau des Danaïdes.


Dans la mythologie grecque, les Danaïdes, étaient condamnées à remplir un tonneau percé pour l’éternité (une affaire de meurtre de futurs maris).


Pourquoi Platon utilise cette image pour décrire notre désir ?


Selon lui, le désir est un puit sans fond, impossible à combler. Comme le verre de vin du chanteur Renaud (pardon…).


Chaque fois que nous obtenons ce que nous désirons, un nouveau vide se crée, nous poussant à désirer encore et encore.


Et si cette soif insatiable du désir était justement ce qui nous condamnait à l’insatisfaction perpétuelle ?


Dans notre société de consommation, on nous vend l’idée qu’avoir le nouveau Thermomix, objet, un séjour à Haïti, devenir cadre est la clé d’un bonheur durable.


En philo, on dit que l’Avoir prévaut sur l’Être.


Il est vrai que cela provoque du plaisir, ce qui contribue au bonheur. Sauf que dès que l’on obtient ce que l’on veut, le plaisir s’évanouit, laissant place à un nouveau manque.


Alors, devons-nous fuir nos désirs tel un ermite en Ardèche ?


Non.


Mais peut-être est-il temps d’arrêter de les combler à tout prix. Peut-être devrions-nous apprendre à les connaître et à comprendre ce qu’ils révèlent sur notre nature profonde.


En pratique :


Quels désirs vous motivent aujourd’hui ? Reflètent-ils ce que vous voulez vraiment ou sont-ils dictés par des attentes extérieures ?

Ce pauvre Julien

Quand j’ai commencé ma carrière de coach, je faisais partie d’un BNI.


Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un réseau d’affaires où des indépendants de tout type (maçon, avocat, assureur, coach de sport…) se réunissent chaque semaine pour échanger des contacts et s’entraider.


À l’époque, j’étais là en tant que copywriter (j’écrivais des textes de publicités, des pages de ventes ou post sur LinkedIn).


C’est là que j’ai rencontré Julien. Enfin… son vrai prénom m’échappe, mais appelons-le ainsi.


Julien était directeur marketing dans une imprimerie. Dans le BNI, il représentait l’entreprise. Un jour, je discute avec lui pour savoir comment allait son business. Il me répond avec un sourire poli :


« Ça roule, franchement, j’ai un bon salaire, 4500 € net, c’est confortable. »


Mais il y avait quelque chose qui clochait dans son ton. Comme s’il voulait se convaincre lui-même de ce qu’il me disait.


Alors je creuse un peu (j’étais aussi coach après tout).

Et là, il finit par m’avouer :


« En fait, l’imprimerie, c’est mon père qui l’a montée. C’est lui qui m’a poussé à faire ces études. Il espère que je reprenne la boîte. Sauf qu’au fond… je sais pas. Ce n’est pas vraiment ce que je veux. »


Je comprends qu’il voulait se convaincre.


Après tout, comment admettre que toute sa carrière repose sur un désir qui n’est pas le sien ?


Julien est victime de ce que Spinoza appelle une « cause inadéquate ».


Pour simplifier, selon Spinoza, il y a deux types de causes :


La cause adéquate : c’est quand l’objet de notre désir est reconnu et accepté. Celui nous rend plus puissant et nous rapproche de ce que nous sommes profondément. Parce que c’ est pas réellement ce qu’on veut.


La cause inadéquate : c’est quand le l’objet de notre désir n’est pas reconnu et accepté. celui qui nous diminue, souvent dicté par des forces extérieures : la famille, la société, l’éducation. Parce que ce n’est pas réellement ce qu’on veut.


Julien était persuadé d’avoir ce qu’il désirait. Après tout, il avait réussi : bon salaire, poste à responsabilité, avenir sécurisé.


Mais ce désir n’était pas le sien (cause inadéquate).


Spinoza ajoute même : “Le désir est l’essence même de l’homme”.


Nous sommes désir.


À ce titre, le désir n’est plus un réservoir à remplir, mais une force, un mouvement permanent qui peut soit nous faire grandir, soit nous enfermer.


Spinoza appelle cela le « conatus ». La force de persévérer dans son Être.


L’herbe qui pousse malgré le bitume, la crevette des fonds marins qui arrive à survivre. Et vous, qui, malgré tout ce qui a pu vous arriver, êtes là, à me lire.


Des cas comme Julien, il y en a des tas.


Peut-être même vous.


Vous désirez peut-être une promotion, une carrière plus prestigieuse, ou simplement une “meilleure entreprise”. Mais si ce désir vous enferme dans un schéma qui vous diminue, c’est qu’il est inadéquat.


Alors comment faire ?


D’abord, identifier vos désirs. Ceux qui vous nourrissent vraiment, et ceux qui vous sont imposés. Je vous invite à le faire en fermant les yeux pour identifier et noter sur deux papiers distincts les vôtres et ceux des autres.


Ensuite, observer leur impact sur votre vie. Lesquels vous mettent en énergie haute, et lesquels vous enferment ?


Enfin, accepter que ce n’est pas une fatalité. Vous pouvez rediriger votre désir vers ce qui vous grandit (c’est ce que je fais avec tous mes clients).


En pratique :


Aujourd’hui, dans votre situation, qu’est-ce qui vous donne de la puissance et qu’est-ce qui vous en enlève ?

Luffy rousseauiste

Quel est le point commun entre Luffy, le pirate au chapeau de paille, et Jean-Jacques Rousseau ?


Alors oui, c’est deux univers totalement opposés, une même idée :


Le désir, c’est le voyage, pas la destination.


Prenons One Piece. Plus de 1122 épisodes au moment où j’écris ces lignes et toujours aucune trace du trésor De Gol D. Roger.


Pourtant, Luffy continue. Il poursuit l’aventure avec son équipage et se bat contre je ne sais plus qui parce que je n’ai pas tout suivi.


Son vrai trésor ? L’aventure elle-même.


C’est exactement ce que Rousseau nous dit :


“Malheur à qui n’a plus rien à désirer.”


Parce que désirer, c’est être vivant.


La majorité des salariés se trompe de quête.


Dans leur tête, le bon job = le One Piece = trésor ultime.

Ils se disent :


“Si je trouve le bon poste, dans la bonne boîte, alors je serai enfin épanoui.”


C’est pas faux comme dirait l’autre… Mais est-ce suffisant ?


La majorité des salariés que j’ai accompagnés pensaient

qu’un meilleur poste suffirait à les rendre heureux… avant de réaliser que leur mal-être venait surtout du mode de vie

imposé par leur travail.


Et c’est là que tout bascule.


Parce que même si vous adorez ce que vous faites, si votre quotidien est en opposition avec votre nature profonde, aucun job ne pourra vous rendre heureux sur le long terme.


99% des emplois salariés ne tiennent pas compte de la nature humaine (c’est une image pour dire « beaucoup beaucoup ») :


Vous êtes obligé de vous lever tôt, même si votre cerveau carbure mieux la nuit.


Vous passez 8h par jour assis, alors que vous avez besoin de bouger.


Vous subissez open spaces, flicage, réunions interminables, alors que vous aspirez à l’autonomie.


Croyez-moi, si votre environnement vous draine plus qu’il ne vous élève, vous pouvez changer de boîte autant que vous voulez, le problème restera le même.


Et c’est pour ça que l’entrepreneuriat est une des seules solutions viables à mes yeux aujourd’hui.


Du moins, tant que le modèle salarial demeure tel qu’il est.

Et je le vois avec mes +250 clients accompagnés via La Voie et mes interventions dans d’autres programmes.


Ils pensaient que la clé du bonheur était un job mieux payé, plus intéressant, dans une boîte avec des valeurs.


Puis ils ont compris que le « secret » était d’adapter leur travail à leur mode de vie, et non l’inverse.


Finalement, trouver sa voie, ce n’est pas une finalité. Ce n’est pas “atteindre le One Piece”. C’est un processus en mouvement, un voyage sans fin où l’on façonne sa vie en fonction de ce qui nous élève.


C’est ça, désirer le voyage plutôt que la destination.


En pratique :


Si vous aviez déjà tout ce que vous désirez aujourd’hui, qu’est-ce qui continuerait à vous motiver ?

Conclusion : aimer le chemin

Si vous êtes en train de lire cette conclusion, déjà, bravo et merci parce que mes cours de philo pratique sont longs.


Mais c’est surtout qu’il y a de grandes chances que l’idée d’entreprendre vous titille.


Peut-être même que vous avez déjà essayé.


Créé un projet. Pensé à une reconversion. Exploré une voie alternative.


Mais à un moment, vous avez arrêté, fautes de résultats.

Pourquoi ?


Parce que la majorité des gens veulent le résultat, justement, mais pas le processus.


Ils rêvent d’indépendance, de liberté, d’un job qui a du sens, mais détestent l’idée de passer par les étapes inconfortables :


Tester. Échouer. Douter. Recommencer.


Ceux qui réussissent sont ceux qui aiment le processus plus que le résultat.


C’est exactement pour ça que j’insiste autant avec mes clients sur le mode de vie qu’ils veulent construire avant même de parler de business, marketing et vente.

Ils ne construisent pas une entreprise.


Ils construisent leur vie.


Comme dit précédemment : on met le travail au service de la vie, et non l’inverse.


C’est ça aussi, trouver sa voie.


Pas un métier figé. Pas une “bonne boîte” ou un “bon job”.

Mais quelque chose que vous aimez suffisamment pour le pratiquer pendant des années, même lorsque c’est difficile.


Je terminerais sur cette question et vous pouvez me donner votre réponse en répondant en commentaire :


Quelle est l’idée qui vous trotte dans la tête depuis des mois, voire des années, et que vous aimeriez tester aujourd’hui ?


J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.


Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.


Sur ce je vous laisse,


Bon futur !


Dès que vous serez prêt, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programme La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

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En cadeau, vous receverez le manuel de l'école de la Voie : La méthode C.S.M.

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