Bonjour à toutes et à tous 👋

Bienvenue dans ce cours de philosophie pratique #35. Que vous me suiviez depuis le début ou si c’est votre premier cours avec moi, merci pour votre confiance 🙏.

“Qui veut voyager loin ménage sa monture.” Vous connaissez cette maxime ?

Peut-être l’avez-vous entendue. Peut-être même l’avez-vous répétée. Mais l’avez-vous vraiment appliquée ?

Trop souvent, le corps est un outil à disposition de votre travail.

Vos journées sont rythmées par du 8h 17h dans un boulot de plus en plus ennuyeux, si ce n’est dénoué de sens.

Sans compter les bouchons en heure de pointes, des réunions avec votre N+1 ou N+2 et des to-do lists interminables de dossier à clôturer avec des deadlines de plus en plus petites.

Pendant ce temps ?

Votre corps vous parle. Il hurle de douleur. Il ne peut tenir.

Vous faites la sourde oreille. “Encore un petit effort”, “On se reposera ce weekend, promis”.

(Pas de jugement, ça m’est déjà arrivé)

Pourquoi cet oubli du corps ?

Parce qu’il est séparé de l’esprit. Et cette dissociation entre le cavalier et la monture, ne date pas d’hier.

Elle est enracinée dans des siècles de philosophie (surtout occidentale) qui a placé l’esprit au sommet et relégué le corps au second plan.

Il est temps de les réconcilier.

Car si vous voulez voyager loin (dans le temps, dans nos ambitions, dans nos vies) vous devez ménager votre monture.

Au programme

Si ce n’est pas déjà fait, vous pouvez :

Remontons le temps d’environ 2500 ans pour nous rendre chez la star des philosophe de l’Antiquité : Platon.

Dans le Phédon, il développe une vision dualiste qui a profondément influencé la pensée occidentale. C’est là qu’on trouve la locution Soma sema : le corps, tombeau de l’âme.

Selon lui, l’âme est immortelle, divine, et aspire à rejoindre le monde des Idées, une sorte d’arrière monde parfait où règnent la Vérité, la Pureté, la Justice, le Beau, avec des majuscules (parce que ça fait classe sans doute).

Le corps, en revanche ?

Un fardeau.

Il enferme l’âme dans une existence matérielle, soumise aux besoins primaires, aux désirs, et à la souffrance…Berk.

On appelle ça le dualisme et il a traversé les âges.

Par exemple, dans la culture judéo-chrétienne, on retrouve cette idée dans l’opposition entre la chair et l’esprit. La chair est associée au péché (on dit qu’elle est peccamineuse) et doit être maîtrisée pour permettre à l’âme de se rapprocher de Dieu (la perfection).

En d’autres termes, du monde des idées.

Aujourd’hui, ce mépris du corps n’a pas vraiment disparu. Il est simplement passé sous des formes modernes.

Regardez le monde du travail :

Combien sauter le déjeuner pour finir un rapport ?
Combien néglige leur sommeil pour répondre à un mail de dernière minute ?

Combien ignorent leurs douleurs au dos parce qu' “ils n’ont pas le temps d’aller chez l’osthéo” ?

Et cela, pour quoi ?

Un travail qui, dans bien des cas, accumule des tensions et finit par user nos corps jusqu’au point de rupture (“el famosso” burn out).

Le corps n’est pas un tombeau : il est une fondation.

En pratique :

Sans jugement (je sais, c’est dur), posez-vous cette question : combien de fois avez-vous ignoré votre corps cette semaine ?

Si Platon voyait dans le corps une prison pour l’âme, Montaigne, lui, en a fait un sujet d’étude à part entière.

Dans ses Essais, il est l’un des premiers philosophes occidentaux à écrire sur son propre corps.

Tout y passe : ses problèmes rénaux, son impuissance sexuelle, sa petite taille, son visage disgracieux, ses coliques et un accident de cheval qui a failli lui coûter la vie.

Cette écoute est ambivalente : s’il observe et décrit ses souffrances avec précision, il n’agit pas toujours en faveur de ce corps qu’il connaît si bien.

Lisez les Essais (surtout le livre 3) est vous ne trouverez rien sur sa morning routine, ses séances chez Basic Fit ou son petit déj protéiné.

Que retenir dans ce cas ?

Être conscient de ses limites, de ses douleurs, c’est un premier pas.

Mais que faire de cette conscience ?

Trop souvent, vous restez spectateurs de vos propres souffrances, comme si les observer avec lucidité suffisait à les alléger.

D’ailleurs, prenez un instant pour penser à la manière dont vous traitez votre corps.

Vous sentez-vous fatigué tout en repoussant le moment de vous reposer parce qu’il y a l’épisode 4 de la saison 2 de Squid Game à regarder.

Vous remarquez une tension dans vos épaules, mais continuez à taper frénétiquement sur votre clavier ce cours de philo pratique numéro 35 (à tout hasard hein !).

Comme Montaigne, vous observez votre corps. Il faut agir pour lui.

Parce qu’il n’y a pas d’esprit clair sans un corps équilibré.

En pratique :

Prenez 5 minutes, respirez profondément et demandez à votre corps comment il va. Que remarquez-vous ? Notez ces sensations.

Dans Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche déclare : “Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse.”

Pour notre ami moustachu, le corps n’est pas une simple enveloppe charnelle ou un outil au service de l’esprit. Il est le fondement même de notre être.

La source de nos pensées, de nos désirs et de notre force vitale.

Nietzsche critique violemment les idéaux ascétiques, des valeurs qui prônent la négation du corps au profit d’une élévation spirituelle (renoncer aux plaisirs charnels, travailler jusqu’à épuisement, renoncer aux loisirs…).

Pour lui, en rejetant nos instincts corporels, nous nions une part essentielle de ce qui nous rend vivants.

Or, respecter son corps, c’est s’accorder avec cette force instinctive, cette volonté de puissance qui nous pousse à affirmer la vie dans toute sa richesse (pour le meilleur comme pour le pire).

L’idée n’est pas de succomber à nos pulsions les plus primaires (on ne démembre pas la personne âgée qui roule à 30km/h alors que c’est limité à 70).

L’enjeu est de reconnaître nos désirs et nos besoins corporels et se dire qu’ils sont le point de départ de toute réalisation de vie.

Votre corps est aussi un guide pour trouver un rythme de vie qui vous correspond.

Certaines personnes ont un pic d’énergie le matin, d’autres le soir.
Certaines sont créatives, d’autres exécutives.
Certaines aiment la routine, d’autres la spontanéité.

Et c’est ok.

Tant que vous n’êtes pas enfermé dans un mode de vie contraire à ce que vous êtes.

C’est la raison pour laquelle, je demande à mes clients le type de vie qu’ils désirent vivre afin que l’on découvre et construise l’activité qui rendra possible ce type de vie (entreprendre sur Internet reste, selon-moi, la meilleure option).

En pratique :

Si tout était possible, quel type de vie voudriez-vous avoir ?

J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.

Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.

Sur ce je vous laisse,

Bon futur !

Si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez :