L'école de la Voie
Bonjour à toutes et à tous 👋
Bienvenue dans ce cours de philosophie pratique #37. Que vous soyez là depuis le début ou que ce soit votre premier cours, merci de votre confiance 🙏
Qu’est-ce que la vérité ?
Voilà, vous avez 4h. Merci, au revoir.
Plus sérieusement, vous pensez peut-être que la vérité, c’est ce qui est. Ce qui ne change pas. Ce qui est indiscutable, comme 2+2=4.
Est-ce si simple que ça ?
La guerre sans fin entre “pain au chocolat” et “chocolatine” nous montre le contraire.
Chacun des deux camps est persuadé de détenir “la vérité”. Dès lors, ce que nous appelons “vérité” est souvent façonné par notre culture, notre contexte, notre perspective.
La vérité, donc, n’est pas cette montagne immuable que l’on pourrait gravir. C’est plutôt un jeu d’ombres et de lumières, un mouvement constant.
Et si cette idée peut sembler déstabilisante, elle ouvre aussi de nouvelles perspectives.
Car si la vérité est multiple, mouvante, cela veut dire que nous pouvons la questionner, l’explorer, la redéfinir.
C’est ce que nous allons voir dans ce cours.
Pas de panique, ça va bien se passer.
Au programme :
Dès que vous serez près, vous pouvez :
Reprenons le cas du combat “pain au chocolat ou chocolatine”. Ce qui semblait n’être qu’une plaisanterie devient un débat enflammé.
La région bordelaine, comme le reste de la France (sauf le nord où on dit “petit pain au chocolat”) est persuadé de détenir la vérité. Et la bataille ne parait pas avoir de fin.
Cet échange illustre une chose : la vérité est une question de perspective.
Blaise Pascal l’avait déjà noté dans ses Pensées : “Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.”
Grosso modo, ce que nous considérons comme vrai dépend toujours d’un contexte : géographique, culturel, temporel.
La vérité n’est pas une réalité universelle et immuable. Elle est relative.
Plus sérieusement : il y a 50 ans, le salariat était la norme. Un pilier de stabilité et de respectabilité.
Travailler pour Danone, la SNCF ou EDF, c’était trop la classe.
Gravir les échelons, une augmentation régulière, un bon CE, une mutuelle d’entreprise, des tickets restaurant, la retraite assurée : c’était le rêve d’une génération.
Aujourd’hui ?
Les gens de ma génération aspirent à autre chose : plus de liberté, plus de flexibilité, et un travail qui reflète leurs valeurs.
Ce qui semblait indiscutable pour nos parents (et grands-parents) – la “vérité” du salariat – est devenu un modèle désuet qui s’essouffle.
Vos parents vous encouragent peut-être à chercher “un emploi stable”, quand ils ne disent pas “un vrai travail” alors que vous rêvez d’indépendance.
Ce décalage n’est pas un conflit de valeurs, mais une différence de vérités.
Eux, leur vérité, c’était la sécurité. Vous, la vôtre, c’est la liberté.
C’est ce que Nietzsche appelait le perspectivisme pour décrire cette idée : ce que nous appelons vérité n’est jamais qu’un point de vue situé. Ce qui est vrai dans une époque, une culture, ou une situation donnée, peut devenir obsolète ailleurs.
Comprendre cela, c’est se libérer d’un certain absolutisme.
Si la vérité n’est pas figée, alors rien n’est définitif.
Ce que vous tenez pour vrai aujourd’hui peut changer demain. Et c’est là que se trouve la véritable richesse : la possibilité de redéfinir ce qui compte vraiment.
En pratique :
Quelles “vérités” sur le travail, sur le succès ou sur la vie avez-vous héritées ? Et quelles perspectives pourriez-vous adopter pour les transformer ?
En 1933, l’astronome suisse Fritz Zwicky observe quelque chose d’étrange dans l’amas de Coma, une vaste collection de galaxies.
Les galaxies semblent se déplacer d’une manière inexplicable, comme si une force invisible les maintenait ensemble.
Cette force mystérieuse, il la nomme matière noire. Aujourd’hui, près de 90 ans plus tard, la matière noire représente 27 % de l’univers, contre seulement 5 % pour la matière baryonique – celle que nous pouvons voir, toucher, et mesurer.
Bref, tout ce qui est autour de vous, vous y compris.
Le reste ?
De l’énergie sombre, une entité encore plus énigmatique.
Malgré ces chiffres impressionnants, une réalité persiste : nous n’avons aucune idée de ce qu’est la matière noire.
Ce que nous savons, c’est que l’univers est en grande partie composé de quelque chose que nous ne comprenons pas.
Cette leçon scientifique nous rappelle que la science ne cherche pas à établir des vérités absolues. Elle nous montre l’étendue de notre ignorance.
Le philosophe Karl Popper l’exprime à travers sa théorie de la falsifiabilité. Pour lui, une hypothèse scientifique est valable tant qu’elle n’a pas été prouvée fausse.
Ce qui signifie qu’en science, rien n’est immuable. Une vérité scientifique n’est qu’un palier temporaire sur le chemin de la connaissance.
Ce principe peut transformer notre rapport au monde, mais aussi à nous-mêmes.
Sextus Empiricus, philosophe sceptique de l’Antiquité, nous invite à douter, non pas pour détruire nos croyances, mais pour nous libérer de celles qui nous enferment.
Combien de vérités sur vous-même n’ont jamais été remises en question ? Combien de fois vous êtes-vous dit : “Je ne suis pas assez bon pour cela”, ou “Ce n’est pas fait pour moi” ?
Et si, comme en science, ces vérités étaient des hypothèses ? Des croyances que vous pourriez tester, falsifier, et remplacer par des perspectives plus grandes ?
En doutant de vos certitudes, vous ouvrez la voie à la transformation. Ce n’est pas un acte de faiblesse, mais de courage : le courage de se prouver qu’on a tort pour grandir.
En pratique :
Quelle croyance limitante sur vous-même pourriez-vous tester aujourd’hui ? Et si ce doute devenait votre plus grand allié ?
Nous sommes en 1903. Deux frères, Orville et Wilbur Wright, travaillent sans relâche dans un atelier de Dayton, Ohio.
Leur objectif ?
Construire une machine qui défie la gravité et permet à l’homme de voler.
À l’époque, l’idée semble insensée. Les sceptiques ricanent, les experts les contredisent, et pourtant, ils continuent.
Parce que les frères Wright ont cette vérité intérieure, cette conviction profonde que leur vision est possible.
Et le 17 décembre 1903, à Kitty Hawk, leur rêve prend son envol. Littéralement.
Ce que les frères Wright nous apprennent, c’est que la vérité intérieure n’a rien d’universel. Elle n’a rien à prouver à personne. Elle est personnelle, unique, et souvent incomprise.
C’est ce que Søren Kierkegaard, père de l’existentialisme, a décrit son Journal :
“Il s'agit de comprendre ma destination, de voir ce que Dieu veut proprement que je fasse. Il s'agit de trouver une vérité qui soit vérité pour moi, de trouver l'idée pour laquelle je veux vivre et mourir.”
Pour Kierkegaard, cette vérité ne peut être imposée de l’extérieur (oubliez le concept de Dieu). Elle se trouve en nous, dans les profondeurs de notre existence.
Cette vérité intérieure, c’est le moment où tout s’aligne.
C’est ce projet qui vous donne envie de vous lever le matin. Ce choix qui résonne tellement avec vous-même que les doutes des autres ne vous atteignent plus.
Ce n’est pas une certitude intellectuelle, mais une reconnaissance instinctive : “C’est ça.”
Mais attention, la quête de cette vérité demande du courage.
Elle vous invite à aller au-delà des attentes des autres, des injonctions sociales, et parfois même de vos propres peurs.
Beaucoup de mes clients, en rejoignant mon programme La Voie, sont venus sans savoir précisément ce qu’ils cherchaient.
Ce qu’ils savaient, en revanche, c’est qu’ils n’étaient plus alignés avec leur vie actuelle.
Ils ressentaient ce mal-être dans leur travail, cette impression d’être coincés dans une vie qui ne leur appartenait pas vraiment.
Et vous savez quoi ?
Ils n’avaient pas encore toutes les réponses. Mais ils avaient ce besoin impérieux de découvrir leur vérité intérieure.
Pas une vérité imposée, mais celle qui leur donnerait envie d’avancer, de construire une vie qui a du sens.
Ce que je veux que vous compreniez, c’est que vous êtes capable de bien plus que votre métier actuel. Ce n’est pas parce que vous avez passé des années dans une carrière que vous êtes condamné à y rester.
En pratique :
Si vous deviez tout recommencer aujourd’hui, que feriez-vous pour vivre en accord avec vous-même ? Quelle est cette idée, ce projet, cette conviction qui pourrait devenir le moteur de votre vie ?
Il y a cinq ans, je corrigeais des dissertations dans une salle de professeurs un peu défraîchie, à la solde de l’Éducation nationale.
C’était ma vie.
Ce que je pensais être “ma vérité”.
Et pourtant, si quelqu’un m’avait dit qu’aujourd’hui je vous aiderais à trouver une idée et d’en faire votre métier – et à gagner votre vie avec –, je ne l’aurais jamais cru.
Ce qui a changé ?
Presque tout.
Mais surtout ma manière de voir le monde, et moi-même.
In fine, c’est là le cœur de la vie : nous ne savons pas grand-chose. Ni sur le monde, ni sur les autres, ni sur nous-mêmes.
Ce que nous tenons pour vrai aujourd’hui peut s’effondrer demain. Et c’est une bonne nouvelle.
Si vous vous sentez malheureux dans votre travail, coincé dans une vie qui ne vous ressemble pas ?
Rassurez-vous : ce n’est pas une fatalité. Ce n’est qu’une vérité temporaire. Une étape dans un voyage bien plus grand.
Ce que vous croyez être vrai sur vous-même – vos capacités, vos limites, vos aspirations – est fait pour être questionné, challengé, mis à l’épreuve.
Parce que c’est en expérimentant que vous découvrirez ce que l’avenir vous réserve vraiment.
La clé, c’est d’adopter cet état d’esprit d’éternel étudiant. De ne jamais vous arrêter de chercher, de tester, d’apprendre.
Osez mettre ce que vous considérez pour vrai à l’épreuve du réel.
Peut-être que votre prochaine vérité est là, juste au bout d’un projet que vous n’osez pas encore commencer.
Et si vous êtes prêt.e à explorer cette voie, je peux vous y aider. Mon programme La Voie est conçu pour vous guider dans cette quête.
Pour vous aider à découvrir ce qui vous anime vraiment, et à le transformer en une réalité qui fait sens.
Si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez :
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