C'est qu'un gros mytho !

C'est qu'un gros mytho !

Bienvenue dans ce cours de philosophie pratique #40. Que vous soyez un fidèle lecteur ou que ce soit votre premier cours, merci de votre confiance pour ce moment de réflexion. 🙏

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L’autre jour, en discutant avec ma compagne, on parlait de nos premiers jeux vidéo. Je me suis souvenu du tout premier jeu que j’ai eu sur la Nintendo 64 : Donkey Kong 64.

Je me revois en train de galérer à brancher la prise péritel, souffler sur la cartouche (les plus jeunes trouverons ça étrange) et l’insérer dans ce petit bijou de technologie désormais archaïque.

Dans mes souvenirs, ce jeu était incroyable. Les graphismes nous plongeant dans la jungle, la musique entrainante, tout me semblait magnifique.


Curieux, on a regardé des extraits sur YouTube. Et là… grosse claque.

C’était affreux comparé aux jeux d’aujourd’hui comme Hogwarts Legacy (que j’ai adoré).


Mon cerveau m’avait trompé. Il avait embelli mon souvenir, réécrit l’histoire à sa manière. Et c’est exactement ce que notre mémoire fait en permanence.


On pense se souvenir des choses “telles qu’elles sont”, mais en réalité, on se souvient des choses telles qu’on les ressent.


Comprenez bien cela : cette illusion, aussi anodine soit-elle, n’affecte pas que vos souvenirs d’enfance.

Elle joue un rôle énorme dans votre perception de votre vie professionnelle.


Vous êtes peut-être convaincu que votre passé définit votre carrière.


Vous vous racontez peut-être que vous n’êtes “pas fait pour autre chose” que data analyste dans une société agro-alimentaire.


Ou que votre dernier échec est une preuve que vous ne réussirez jamais à donner des cours de guitare en ligne.

Et si votre mémoire vous mentait ?


Et si ce que vous prenez pour une vérité absolue n’était qu’un récit modifiable ?


Au programme :

  • Comme un air de Fight Club.
  • Mon premier échec.
  • Ce c*nnard de Tony Stark.
  • Conclusion : la puissance de la plume.

Dès que vous serez près, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programma La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier. vous voulez faire de votre vie.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

Comme un air de Fight Club

Imaginez cette scène.

Vous êtes convaincu d’avoir fait un entretien d’embauche incroyable.


Le recruteur riait, hochait la tête, notait des choses sur son carnet. Tout était fluide.


Quelques jours plus tard, le verdict tombe : “Nous avons décidé de ne pas donner suite.”


Impossible. Ils devaient convaincus, j’ai même bu un café avec le N+2 ?


Et si ce que vous croyez avoir vécu n’était pas ce qui s’est réellement passé ?


Parce que votre cerveau est un scénariste aussi douteux que celui de Un si grand soleil.


En fait, on pense souvent que notre mémoire est une caméra de surveillance ultra-précise, enregistrant chaque détail de notre vie avec objectivité.


En réalité, notre cerveau est un monteur de film qui remixe les séquences pour nous raconter une version plus digeste de l’histoire.


D’ailleurs, Bergson, dans Matière et Mémoire, explique que nous ne nous souvenons pas du passé, mais de ce que nous avons perçu du passé.


Autrement dit : chaque souvenir est une reconstruction.


Et les neurosciences confirment cette intuition : notre mémoire ne stocke pas les faits bruts, mais des fragments.


Chaque fois que nous nous rappelons un événement, nous le modifions légèrement.


Parce que les émotions et nos croyances influencent la façon dont nous nous souvenons des choses.


C’est exactement ce qui s’est passé avec votre entretien d’embauche.


Votre mémoire a réécrit l’histoire en renforçant ce que vous aviez envie de croire.


Un peu comme dans Fight Club (attention spoiler). Le narrateur pense être ami avec Tyler Durden. Mais petit à petit, il découvre que Tyler n’a jamais existé…


C’est exactement ce que notre mémoire nous fait au quotidien :


Elle nous vend une fiction en guise de vérité.


Et le pire, c’est que cela affecte directement votre perception de vous-mêmes et de vos opportunités.


Vous êtes peut-être convaincu que vous n’êtes “pas fait pour autre chose” que chef de projet pour La Poste.


Peut-être que vous pensez avoir échoué à plusieurs

reprises et que vous ne “réussirez jamais”.


Ou que votre dernière tentative de boutique en ligne de bijou en bois prouve que l’entrepreneuriat n’est pas fait pour vous.


Et si tout cela n’était qu’un biais cognitif qu’on appelle “biais de la reconstruction mnésique” ?


Peut-être que votre mémoire vous enferme dans une boucle infernale.


Peut-être que ce que vous croyez être un “échec” est en réalité une expérience formatrice.

Quoi qu’il en soit, si vous vous sentez prisonnier du souvenir de votre passé, il existe une solution radicale : l’oubli.


En pratique : challengez votre mémoire


Si vous deviez raconter votre parcours professionnel à quelqu’un, quelle histoire choisiriez-vous de raconter ?

Et si vous changiez le prisme à travers lequel vous voyez votre passé ?

Mon premier échec

La plupart des gens font de leur passé une prison.


Ils ressassent, rejouent les scènes encore et encore, comme si comprendre ce qui s’est passé allait tout réparer.


C’est pas faux dirait Perceval, mais il y a une autre voie.

Nietzsche l’appelait “l’oubli actif”.


Dans Seconde Considération Inactuelle, le philosophe moustachu explique que l’oubli n’est pas une faiblesse, mais une nécessité vitale.


Pourquoi ?

Parce que l’homme qui se souvient de tout est condamné à la paralysie. Il est enfermé dans son passé, incapable d’agir dans le présent.


Mon tout premier cours en ligne, Organon, fut un échec, parce que je n’y connaissais rien en marketing et copywriting.


Je n’arrêtais pas de me rappeler mon échec. Et la fameuse phrase “Alors, ça avance ta petite affaire ?” ne faisait qu’accentuer les ruminations.

Si je m’étais concentré là-dessus, j’aurais développé une peur chronique de l’échec et je n’aurais plus jamais rien tenté.


Inversement, un oubli stratégique, m’a libéré du poids du passé pour transformer ce que je considérais comme un échec comme un simple résultat.

J’arrivais à dire “Organon ne s’est pas vendu” avec la même emphase que “ Il y a des nuages dans le ciel”.

(D’ailleurs, ce cours reste un de mes cours phares dorénavant).


Revenons à Nietzsche.

Il nous dit que vivre, c’est oublier juste assez pour ne pas être écrasé par sa propre histoire.

Cela renvoie aux travaux de Boris Cyrulnik sur la résilience.


Pour lui, ce qui nous arrive ne nous détermine pas, c’est la manière dont on le reconstruit qui compte.


Autrement dit, un échec ne vous définit que si vous refusez de l’oublier.


Tant que vous portez votre passé comme un fardeau, il vous empêche d’avancer.


C’est pourquoi l’oubli est la première étape de la reconstruction. Mais ce n’est qu’une étape.

Parce que l’oubli libère, mais il laisse un vide.


Alors, maintenant que vous avez lâché votre passé…

Que faites-vous de ce nouvel espace ?


En pratique : effacez le disque dur


Quel souvenir douloureux continue de vous hanter ?

Notez-le sur une feuille de papier et brûlez-la. Symboliquement, vous lui dites “Tu n’as plus aucun pouvoir sur moi ?”.

Ce c*nnard de Tony Stark

Imaginez qu’une technologie révolutionnaire vous permette d’effacer votre passé, non pas pour tout oublier, mais pour vous donner une page blanche.


Pas de regrets. Pas de casseroles. Personne ne souviendrait de quoi que ce soit.


Juste l’opportunité d’écrire une nouvelle histoire.


C’est précisément ce que la mémoire fait déjà en silence.

Elle ne se contente pas d’archiver le passé.


Elle construit votre futur en sélectionnant les éléments qui alimenteront votre narration intérieure.


Paul Ricoeur appelait cela l’identité narrative. Dans Soi-même comme un autre, il développe l’idée selon laquelle nous ne sommes pas simplement définis par nos souvenirs, mais par la manière dont nous les racontons.

(Pour plus de détail, lisez le chapitre 3 de mon livre 7 règles pour une vie (presque) sans problème)


En fait, votre identité n’est pas un bloc figé. C’est une histoire en perpétuelle réécriture.


C’est pourquoi deux personnes ayant vécu la même épreuve peuvent en tirer des conclusions totalement opposées.


L’un se dira :

“J’ai échoué, donc je suis un échec.”


L’autre se dira :

“J’ai échoué, donc j’ai appris.”


Le premier reste prisonnier de son passé. Le second se donne la liberté de créer son futur.


C’est là que la mémoire rencontre le storytelling personnel.

Prenez Tony Stark, alias Iron Man.


Au début, c’est un gros c*nnard de milliardaire insouciant.

Puis, il est capturé, forcé de fabriquer des armes.


Il aurait pu rester figé dans son histoire : “Je suis un industriel, condamné à perpétuer l’héritage de mon père.”


Mais il choisit de changer de récit. Il ne rejette pas son passé, il le réécrit.


D’industriel d’armement, il devient défenseur de la paix.

On comprend alors que la mémoire ne sert pas qu’à se souvenir, elle permet d’inventer l’avenir.


Et vous, quelle histoire vous racontez-vous aujourd’hui ?


Peut-être que vous vous répétez que “vous n’êtes pas fait pour entreprendre”, que “vous avez trop attendu”, ou que “ce n’est pas à 47 ans que vous allez vous reconvertir”.


Mais tout ça… ce sont des histoires que vous choisissez de croire.


La vérité ?


Vous pouvez réécrire votre futur dès maintenant.


Vous pouvez choisir d’apprendre, de tester, d’explorer.

Et peut-être même de transformer une idée en métier.


(D’ailleurs… quand est-ce que je vous retrouve dans La Voie ?)

Finalement, l’oubli libère. L’histoire que vous choisissez de raconter vous propulse.


Mais une chose est sûre :


Votre avenir ne dépend pas de votre passé. Il dépend de ce que vous osez écrire aujourd’hui.


En pratique : commencez aujourd’hui


Si vous écriviez l’histoire de votre vie comme un roman, que voudriez-vous lire au prochain chapitre ? Quel premier pas pourriez-vous faire aujourd’hui pour commencer à le vivre ?

Conclusion : La puissance de la plume

Si je vous avais rencontré il y a quelques années et que vous m’aviez demandé où je me voyais dans le futur, ma réponse aurait été claire :


“Seul, avec mon chat Jacob.”


Mes relations passées avaient été des échecs si cuisants, parfois toxiques (les plus anciens se souviennent de mon épisode “à la rue”) que je m’étais convaincu que l’amour n’était pas fait pour moi.


Alors, j’avais adopté une histoire qui me permettait de justifier mon statut :


“Mieux vaut être seul que mal accompagné.” Ou en toute honnêteté : “ Rester seul est le meilleur moyen de ne pas souffrir de nouveau”.


C’était faux. Mais ça m’arrangeait de le croire, parce que ça me protégeait.


Et surtout que changer de récit, voulait dire accepter que ce que je pensais être vrai ne l’était pas.


Ça voulait dire que j’avais encore une chance.

Et ça, c’était effrayant.


Vous aussi, votre vérité d’aujourd’hui n’a rien de définitif

Il y a peut-être des chapitres que vous relisez sans cesse.


Des phrases que vous vous répétez, presque machinalement :


“Je ne suis pas fait pour ça.”

“C’est trop tard pour moi.”

“Si ça devait marcher, ça aurait déjà marché.”


Et si vous aviez tort ?


Et si cette narration n’était qu’un script obsolète que vous vous imposez ?


Il est temps de reprendre la plume et réécrire votre propre scénario.


Pas besoin d’attendre un grand bouleversement. Pas besoin de tout plaquer du jour au lendemain.


Juste une décision : s’autoriser à changer une ligne de votre histoire.


Parce qu’en changeant une ligne, vous ouvrez une nouvelle page.


Et en ouvrant une nouvelle page… vous changez le livre entier.


Alors… que voulez-vous écrire maintenant ?


J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.


Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.


Sur ce je vous laisse,


Bon futur !


Dès que vous serez prêt, vous pouvez :

  • Rejoindre mon programme La Voie pour trouver une idée et en faire votre métier.
  • Lire mon livre pour vous créer une vie (presque) sans problème

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