Bonjour à tous et à toutes 👋

Bienvenue dans le cours #34 de philosophie pratique.

Que vous me suiviez depuis le début ou si c’est votre premier cours avec moi, merci pour votre confiance 🙏.

Aujourd’hui, on va parler d’un mot qui a le vent en poupe (quelle expression de boomer…) : l'authenticité.

C’est bien simple, on en parle partout : “Soyez vous-même !”, “Montrez votre vrai visage !”.

Facile à dire, mais franchement : combien d’entre nous savent ce que ça veut dire ? Qui est ce “soi-même” ? La personne qu’on montre au bureau ? Celle qui passe des heures sur les réseaux à scroller ? Ou celle qui rêve, seule dans sa tête, à ce qu’elle pourrait être si tout était possible ?

Je vous propose qu’on creuse un peu.

Essayons de comprendre pourquoi, dans un monde où on a mille opportunités de s’exprimer, on a parfois l’impression de jouer un rôle en permanence ?

(Spoiler alert : ce n’est pas qu’une question de volonté)

Dans ce cours, on va s’attaquer à cette idée d’authenticité sous (presque) tous les angles.

Pourquoi elle est devenue si importante aujourd’hui ? Quels pièges nous éloignent de nous-mêmes ? Et surtout, comment on peut commencer, dès maintenant, à vivre une vie qui reflète vraiment qui on est.

Au programme :

Si ce n’est pas déjà fait, vous pouvez :

Quand on parle d’une peinture ou d’une sculpture, on sait qu’elle est authentique si elle a un certificat d'authenticité.

Il est en général établi par l’artiste ou par la galerie qui le représente.

Afin de garantir la traçabilité de l'objet, le certificat d'authenticité d'une œuvre d'art précise le nom de l’auteur, le titre et les caractéristiques de l’œuvre.

Pour assurer ou revendre une œuvre, ce document d'identification peut s'avérer indispensable.

Pour les humains, c’est un peu plus compliqué.

Peut-on, nous aussi, obtenir notre “certificat d’authenticité” ?

Autrement dit, un document qui prouverait que nous sommes vraiment nous-mêmes ?

Et non une copie conforme des attentes sociales ou des influences extérieures, mais une version unique, cohérente et sincère.

C’est là que les choses se corsent.

Contrairement à une œuvre d’art, notre “créateur”, c’est nous. Et la tâche est plus difficile qu’il n’y paraît.

Entre ce que l’on pense être, ce que l’on voudrait être, et ce que les autres attendent de nous, la frontière est floue.

Parfois, on s’éloigne tellement de notre centre qu’on ne sait même plus ce qui nous définit vraiment.

Mais ce flou n’est pas une fatalité.

Parce qu’en vérité, être authentique, ce n’est pas un état statique. Ce n’est pas “là, c'est moi, et là ce n’est plus moi”.

L’importance est de discerner ce qui, dans votre manière de penser, d’agir ou de ressentir, est authentique et qu’est-ce qui ne l’est pas.

C’est un travail constant de discernement, un effort pour être fidèle à ce qui compte pour vous.

En pratique :

Si vous deviez vous poser une seule question aujourd’hui, ce serait celle-ci : qu’est-ce qui, dans ma vie, me ressemble vraiment ?

Quand vous pensez à vous-même, à ce “moi” que vous revendiquez, qu’imaginez-vous ?

Une essence unique, immuable ?

Une somme d’expériences et de choix ?

En vérité, la réponse est tout sauf évidente.

Blaise Pascal, dans ses Pensées, bouleverse notre vision en posant cette question radicale : “Qu’est-ce que le moi ?”.

Il affirme que “Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités empruntées.”

En fait, ce que nous appelons “moi” n’est qu’un assemblage de qualités empruntées : nos talents, nos goûts, nos valeurs, tout cela provient d’influences extérieures. Un héritage culturel, familial, social.

Le “moi pur” n’existe pas en soi, mais dans ce réseau complexe de liens qui nous façonnent.

Alors, peut-on vraiment prétendre être authentique si tout ce que nous sommes vient d’ailleurs ?

Pour Marc Aurèle, c’est même mieux.

Dans les premières pages de Pensées pour moi-même, il exprime une gratitude profonde envers ceux qui l’ont formé :

"Exemples que j’ai reçus de mon grand-père Vérus : la bonté et la douceur, qui ne connaît point la colère.

Du père qui m’a donné la vie : la modestie et la virilité, du moins si je m’en rapporte à la réputation qu’il a laissée et au souvenir personnel qui m’en reste.

De ma mère : la piété et la générosité ; l’habitude de s’abstenir non pas seulement de faire le mal, mais même d’en concevoir jamais la pensée ; et aussi, la simplicité de vie, si loin du faste ordinaire des gens opulents."

Pour Marc Aurèle, être soi-même, ce n’est pas nier ces influences, mais les reconnaître et les honorer.

Et si l’authenticité, loin d’être une rupture avec notre passé, était justement un hommage ?

Être authentique, c’est embrasser cet héritage, tout en y ajoutant notre propre touche.

C’est reconnaître que nous sommes faits de mille morceaux, mais que nous avons le pouvoir de les assembler pour créer un tableau unique.

Et si au fond, être soi-même, c’est aussi dire merci à ce qui nous a construits.

En pratique :

À la manière de Marc Aurèle, faites la liste de votre héritage spirituel.

Nous avons vu que l’authenticité n’est pas une essence innée, mais un mélange complexe de ce que nous avons reçu et de ce que nous choisissons.

Avec Pascal, nous avons vu que le “moi” n’existe pas en soi, mais se construit à travers des influences extérieures. Marc Aurèle, quant à lui, nous a appris à honorer cet héritage, à lui dire merci.

Mais que faire lorsque cet héritage nous pèse ?

Lorsque les influences reçues ne reflètent pas ce que nous voulons devenir ?

C’est là que l’on comprend que l’authenticité peut être un hommage, mais n’est pas qu’un hommage. ll est aussi une construction.

Jean-Paul Sartre, dans L’existentialisme est un humanisme, affirme que “l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il fait.”

Vous n’êtes pas condamnés à porter un héritage que vous n’avez pas choisi.

Chaque action, chaque décision, chaque pas que vous faites est une brique qui contribue à construire ce que vous êtes.

En ce cas, être authentique, c’est assumer cette liberté de se créer, en refusant de se cacher derrière des excuses ou des rôles imposés.

Nietzsche, de son côté, nous pousse encore plus loin.

Il vous ordonne à “devenir ce que nous sommes”, à transformer vos expériences – même celles qui nous ont blessés ou limités – en quelque chose de puissant.

Pour lui, vous n’êtes pas simplement les produits de votre passé, mais les créateurs de vos valeurs et de votre avenir.

Alors, que vous aimiez ou non ce que vous avez reçu, sachez ceci :

Vous n’êtes pas prisonnier de votre héritage.

Vous avez le pouvoir de choisir ce que vous gardez, ce que vous transformez, et ce que vous laissez derrière.

En pratique :

Prenez un moment pour vous demander :

Quelle première pierre pourrais-je poser aujourd’hui pour bâtir la vie que je veux vraiment ?

L’authenticité est un chantier permanent, et vous en êtes l’architecte.

J’espère que ce cours vous a plu, si c’est le cas faites-le-moi savoir en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message sur LinkedIn ou Instagram.

Ça me fait toujours plaisir et ça m’aide d’avoir vos feedbacks.

Sur ce je vous laisse,

Bon futur !

Si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez :